Journée comme on en a rarement... Après une grasse mat' au chaud, petit dej' au Coquelicot (depuis le temps qu'on en rêvait, un lieu vraiment agréable, qui sert des petits déjeuners toute la journée non-stop! ) : chocolat maison délicieux, brioches et tartines au beurre qui sent bon la campagne, confitures et miel, tout ça pour un prix vraiment très raisonnable. Petite ballade au pied de Montmartre avant de gagner le Centre Pompidou pour deux expositions.

L'exposition sur Yves Klein d'abord, qui occupe tout le dernier étage du centre. Ca pourrait faire peur, mais la scénographie est suffisamment aérée pour que ça passe tout seul : des salles entières dédiées aux grands monochromes, anthropométries et peintures de feu, ponctuées de citations de l'artiste pour nous éclairer, des anecdotes amusantes sur des facettes méconnues du personnage, grand judoka dans l'âme. On a parfois le sentiment que c'est un peu du n'importe quoi : à vouloir conceptualiser l'art à ce point on a un peu de mal à suivre. Mais non, Yves Klein défend vraiment l'invention d'une sensibilité picturale censée délivrer l'homme de la pesanteur et même de la mort. Il cherche à ce que nous spectacteur soyions complètement imprégnés de la couleur, à l'instar de ses fameuses éponges. Et c'est cet homme fasciné par le vide et mort prématurément d'une crise cardiaque qui écrit finalement: "Longue vie à l’immatériel !" Vraiment un artiste à part.

Pour terminer nous passons voir l'expo intitulée Les Peintres de la Vie Moderne, c'est à dire la donation de la Caisse des Dépôts au Centre Pompidou : soit 700 photographies acquises au cours des dernières années par l'Etat qui sortent de leur caisses et sont dévoilées au public. On pourrait regretter le manque de place qui justifie surement un accrochage aléatoire. La moitié des photos étant regroupée dans une seule pièce, leur lecture en est fortement réduite, tronquée. Le champ visuel est débordé d'informations. Il y a quand même de belles surprises, les photographes les plus connus comme Bernd et Hilla Becher (bon OK juste une seule photo), Raymond Depardon ou Martin Parr cotôyant des talents plus obscurs. Aussi l'occasion de voir quelques photos de Valérie Jouve, sociologue reconvertie, Jean Louis Garnell ou Eric Poitevin, peu souvent exposés/ médiatisés.

Un petit resto thailandais pour faire le tour du monde en paroles s'imposait pour terminer cette journée d'hiver à Paris.

Coquelicot des Abbesses 24 rue des Abbesses 75018 Paris