Très très très contente d'avoir pu voir La Naissance des Pieuvres hier soir, en séance tardive au Cinéma des Cinéastes.

Je savais que c'était un premier film, mais j'ai été étonnée de voir que c'était aussi un travail de fin d'études d'une élève de la Fémis. C'est impressionnant. Céline Sciamma est vraiment une réalisatrice à suivre.

Alors évidemment j'ai beaucoup pensé à Virgin Suicides. Dans le parti pris de l'esthétisme, la mélancolie des personnages, l'utilisation d'une bande originale créée spécialement pour le film.
Il ne se passe pas grand chose, il n'y a que 3 ou 4 acteurs, peu de dialogues... mais tout est là, filmé subtilement. La piscine, l'eau qui coule sur le visage des jeunes filles, les corps un peu gauches, le bleu chloré du grand bassin, les figures de natation synchronisée, des bouts de papier attachés au grillage d'un ventilo.
On reconnait des émotions éprouvées un jour, des obsessions d'adolescente.

Le casting y est pour beaucoup : les trois héroines sont parfaites. Est-on réellement allé les chercher dans la banlieue de Cergy-Pontoise? Elles semblent évoluer tout naturellement dans le décor de la ville déserte.
Que peut-il se passer dans la tête de ces rêveuses, toutes différentes, toutes pleines de grâce à leur manière. Le film ne répond à aucune question, on hésite, on ne sait pas vraiment. On reste dans le flou, sentiment adolescent par excellence.
On sort de la salle troublé, et vraiment bluffé par ce premier essai.