Après une course effrenée pour arriver à l'heure (mais quelle idée de mettre d'aussi beaux théâtres en dehors de Paris!!) nous voilà débarqués, haletants, dans la grande salle du Théâtre des Amandiers (réminiscences du lycée, mémorable Révizor de Gogol avec sa tour de Babel).
La pièce vient juste de commencer. La scène est immense, habillée d'un plateau incliné, troué de trappes, et qui se fragmentera, tel une construction mentale (cf le roi Lear qui perd la raison au milieu de la pièce), au fil des quatre heures que dure le spectacle (oui oui, quatre heures !!).

La mise en scène est inventive, elle utilise les ressources de la salle, l'interactivité avec le public, bref on ne s'ennuie pas!

Jeux d'ombres portées sur le grand mur du fond, accompagnement musical (tambours, triangles, trompettes..), acteurs polyvalents (une fille jouée par un garçon et vice versa), trouvailles visuelles (de la poudre jetée aux yeux : rouge pour le sang, blanche pour la vieillesse).

Certains acteurs sortent du lot : le roi Lear (Nicolas Bouchaud), le fou/Cordélia (Norah Krief), le duc de Kent (Nadia Vonderheyden) ... Etant plutôt néophyte en théâtre, je suis émerveillée par leur énergie, leur aisance sur scène, leur facilité à changer de registre en un claquement de doigts, leurs voix...
Ca doit être épuisant quatre heures de pièces jouées cinq fois par semaine... et quel texte!

Une expérience à renouveller plus souvent. Pourquoi pas un cycle Shakespeare à Paris cette année?


On peut voir la pièce à Nanterre jusqu'au 27 octobre, plus d'infos sur le site du théâtre (c'est vraiment accessible, en tarif jeune, ou adhérent FNAC à 16 €).

Et pour revoir ses classiques (fantastique passe-temps au boulot), on dit merci à Wikisource .