C'est au moment où l'hiver s'annonce que sort ce beau film lent, profond et contemplatif.
Il faut aimer ce cinéma sinon on risque de s'ennuyer à mourrir.

Mogari signifie "deuil". Naomi Kawase nous raconte la rencontre de deux personnages ayant perdu un être cher. Un thème récurrent dans sa filmographie : dans Shara c'était l'absence du frère/fils qui était le fil conducteur.
Ici les lieux nous font penser à un dessin animé de Miyazaki : une pension pour personnes âgées ("Les Coucous") à la lisière d'une forêt impénétrable et frissonnante. Les visages malicieux, la bienveillance, les silences, la culture japonaise...

Une longue balade qui s'enfonce dans les profondeurs de la forêt : très peu de dialogues, la caméra qui s'éternise sur un visage, un mouvement, le souffle du vent sur l'herbe. Une renaissance qui se nourrit de la nature, des arbres, un sequoia vénérable, de l'eau, la terre... les éléments enveloppent les personnages et le spectateur, comme une matrice originelle.

Bref une petite séance qui permet de faire "pause" et de réfléchir quelques instants, de garder des images en tête auxquelles on songera longtemps après.
On aime ou on n'aime pas ;)