Une très belle exposition au musée du Jeu de Paume qui a ravit l'apprentie historienne de l'art que je suis (j'étais?).

Première rétrospective de cette ampleur sur Edward Steichen, un grand monsieur dans l'histoire de la photographie, qui a passé sa longue vie à se déplacer d'un continent à l'autre, de New York à Paris, Londres et Volangis principalement.

Curieux de tout, inventif, passionné d'expérimentations (cela se voit très bien dans l'exposition où l'on peut observer plusieurs techniques et supports de tirage) et d'horticulture (!), il a notamment collaboré à la revue Camera Work fondée par Alfred Steiglitz (revue célèbre pour ses magnifiques reproductions sur papier Japon, considérées par Steichen comme équivalents à des tirages originaux).

En bref une exposition à ne pas manquer, où l'on peut admirer les premières "photos de mode" et "photos de pub" connues, des portraits de célébrités (d'Auguste Rodin, son "mentor", à Greta Garbo et Fred Astaire...), les expérimentations diverses du photographe (notamment son travail sur l'abstraction à partir d'objets du quotidien pour parvenir à des motifs textiles)...

L'expo s'achève sur la notion même d' "exposition" au sens muséologique du terme, pour laquelle Steichen aura fait beaucoup (étant lui-même conservateur au MoMA à la fin de sa carrière, ça aide), et sur une évocation de son ambitieuse exposition itinérante, The Family of Man, qu'on peut désormais admirer au Château de Clervaux, au Luxembourg.

A voir au Musée du Jeu de Paume jusqu'au 31 décembre 2007.