4 Minutes / Lust, Caution

Deux films avant des vacances bien méritées : 4 jours à Londres pour commencer !!
Au programme : le British Museum, Primrose Hill, Brick Lane & Whitechapel... sans oublier un peu de shopping, les merveilleux Ben's Cookies à Covent Garden, de grandes chaussettes et une ceinture à Top Shop peut-être? On verra...

Revenons-en à nos films de la semaine.

Deux films qui n'ont a priori rien à voir l'un avec l'autre, deux contextes et époques différentes (Shanghai dans les années 40 / une prison allemande de nos jours), mais la même passion qui habite les personnages.

La passion d'une vieille professeur de piano pour le talent fou d'une jeune femme incarcérée pour meurtre.
La passion d'une jeune étudiante pour un tyran qu'elle doit séduire pour mieux le piéger.

Les deux films tournent autour d'un rapport de séduction, comment amadouer l'autre, gagner sa confiance, tisser un lien fragile qui pourrait se révéler fatal...
La violence de leurs rapports cache souvent une faiblesse... Comme si c'était trop dur, trop risqué de s'avouer qu'on aime.

Ne surtout pas se laisser effrayer par les 2h38 du film d'Ang Lee, le temps passe tout seul, notamment grâce à un récit découpé en deux parties et aux acteurs formidables (Tony Leung et Tang Wei dans un premier rôle, et Joan Chen (from Twin Peaks, suis trop contente de l'avoir reconnue!!)).

Une période cinéma faste, avec encore les frères Coen, le Klapisch, Tim Burton... de quoi hanter les salles de ciné avec assiduité !

Les Puces de Batignolles

Un quartier qui mérite approfondissement : le 17e côté Batignolles.
Déjà fraîchement abonnée au jogging dans le nouveau parc installé sur la friche SNCF (là où l'on devait construire le village olympique), impossible de ne pas remarquer qu'il y a de la vie dans ce coin-là : petites boutiques, bistros, commerces, marché...
Mon expérience se limite pour l'instant aux rues Legendre et Davy mais une exploration s'imposera aux premiers jours du printemps.

Hier soir, nous avons testé un petit bistro qui me faisait de l'oeil : Les Puces de Batignolles.

Cadre sympa, serveurs souriants, salle pleine et papotages en tout genre.
La carte n'est pas mal, rien d'absolument original mais les assiettes sont joliment présentées et c'est bon : tartare à l'italienne (avec du parmesan, pesto, olives noires...) et tiramisu au nutella (raaah, grand miam) pour moi.
La note un poil salée mais ça va encore.

A refaire sans hésiter. Peut-être pour un brunch un poil "excentré"?

Les musées nationaux : Cluny

Peut-être une nouvelle série d'articles-photos à travers les visites des musées nationaux, dont un grand nombre sont gratuits à titre expérimental jusqu'à fin juin 2008 !

Aucune excuse pour ne pas aller admirer tous les chefs d'oeuvre qui sont exposés au public !

Ici à Cluny, beaucoup de détails très délicats, qu'on soit féru d'art antique / médiéval ou non.

La Vierge Marie de L'Annonciation, au visage doux et résigné, sa main gauche froisse une page...

Le détail d'un vitrail

Les pieds d'un Christ chevauchant un âne

Un plat avec un motif de rongeur très "Ratatouille" ;)

Un apôtre, surnommé Le Chevalier Mélancolique à cause de ses traits et de son front légèrement froncé

Les statues montent la garde des tapisseries

Un personnage qui a trop fait la fête, le rouge lui monte aux joues!

Bouclier... jolis pois :)

La sixième tapisserie de la tenture sur la célébre et mystérieuse Dame à la Licorne : "A Mon Seul Plaisir".
Tout un programme ;)

"We walked around til the moon got full like a plate"

Prise ce soir de mon balconnet, the moon is beautiful...

where is my love ?

Sublime concert de Cat Power hier soir au Bataclan.

Première partie désastreuse, prétentieuse, ennuyeuse, écourtée dieu merci par des ennuis techniques et un public indifférent!
Quelle horreur ce groupe... "Appaloosa" suit pourtant toute la tournée de Chan Marshall... Mais mon dieu qui est le tourneur???
Du niveau d'une mauvaise soirée à la Flèche d'Or... L'amateurisme "myspace" conjugué à une suffisance insupportable.
Bref, rentrée directe au très select "top 5" des pires premières parties EVER.

Heureusement, Chan Marshall était là, solaire, bluesy, étonnante.

Rien à voir avec les concerts de sa tournée Free il y a 4 ou 5 ans.
Le fantôme qui titubait jusqu'à son piano s'est incarné : une chanteuse de chair et de sang, qui parcourt la scène de jardin à cour au rythme de sa musique, qui se tort autour de son micro, qui évolue avec grâce, presque comme une danseuse nonchalante.
Est-ce sa rencontre avec ses musiciens du Dirty Delta Blues sur l'album The Greatest qui l'a ainsi transformée?
On ne sait pas, mais sa voix nous parle comme jamais, à travers les reprises de son nouvel album Jukebox (le mot reprise prend alors tout son sens) et les relectures de ses anciens morceaux en mode "blues".

Chan Marshall va mieux, la vie est belle.

J'aime beaucoup la reprise d'Oasis... ;)

Gone Baby Gone

Curieusement j'avais très envie d'aller voir le film de Ben Affleck. Non pas que je sois particulièrement fan de l'acteur insipide, mais mon petit doigt me disait qu'il pouvait se passer quelque chose derrière la caméra.

Le choix du sujet déjà. Une adaptation d'un roman de Denis Lehane, l'auteur de Mystic River (j'avais adoré le film de Clint Eastwood).
Une curiosité pour la ville de Boston également, dont j'avais lu qu'elle était très bien mise en image (c'est le cas : les scènes filmées dans la rue à la sauvette sont très "vraies", les gens ont tous des trognes abîmées par la vie).

Et bien pour un premier film, l'essai est réussi.
Le casting est très bon : Casey Affleck, Ed Harris, Michelle Monaghan (la révélation de Kiss Kiss Bang Bang), Morgan Freeman... Chacun sait être juste dans son personnage.
De nombreux sujets de réflexion sont en gestation : la limite entre l'arbitraire et ce qui est juste, la vulnérabilité des êtres et leurs rapports entre eux... J'ai même beaucoup pensé à la question des armes aux Etats Unis... ce qui n'est a priori pas du tout le propos du film !

Pour finir la soirée, une discussion autour du film et d'un bon verre de vin au Grapillon (les penne au foie gras et parmesan sont un délice), juste derrière les Halles dans le quartier Montorgueil : une bonne adresse à retenir !

Le Grapillon
32, rue Tiquetonne
75002 Paris

British Landscapes @ Galerie VU

Rétrospective assez rare à la Galerie VU du photographe John Davies qui parcourt la Grande Bretagne (Ecosse et Irlande inclus) et ses paysages.

Une expo pour les amateurs de beaux tirages noir et blanc, aux nuances de gris très fines.

Un vrai regard, à travers cet exercice difficile du paysage. Pas évident d'attirer l'oeil, l'attention sur de petits détails.

On se pose aussi la question du point de vue. Comment parvient-il à prendre une telle hauteur par rapport à son sujet? Utilise-t-il la même méthode que Bernd et Hilla Hecher? (de grands échaffaudages à hauteur des monuments pour ne pas déformer la perspective).



En tout cas, on est bluffé par le surréalisme de certains aménagements : un terrain de foot au pied d'une centrale, de vieux cimetières coincés entre voie ferrée, décharge, parking et usine (!), un immeuble imbriqué sous un pont...

Dans une salle à part on peut flâner devant des paysages plus "naturels", où la nature semble moins spoliée. Elle prend parfois une dimention tragique : ciels striés, nuages troués de lumière, pluie s'abbatant en trombe, montagnes aux courbes gracieuses...



Tout ça sous la terre à deux pas de la place de la Bastille (la galerie est souterraine), et en plus l'entrée est gratuite!

Galerie VU
2 rue Jules Cousin
75004 Paris

> expo prolongée jusqu'au 2 Février 2008

La guerre selon Charlie Wilson

Ou un film dans lequel Tom Hanks est pour une fois supportable, Julia Roberts méconnaissable (mais qu'a-t-elle fait à son visage??) et Philip Seymour Hoffman excellent (je n'avais pas réalisé que c'était Truman Capote! quel changement de registre hallucinant!).

Une chronique édifiante sur fond de guerre froide : le financement par les Etats Unis de la guerre entre l'Afghanistan et l'U.R.S.S. (une façon de se tirer dans les pattes indirectement), avec un épilogue qui éclaire pas mal certains évènements actuels...

Comme le dirait Charlie Wilson lui-même, à la fin ils ont vraiment merdé...

Les fans de la série The West Wing ou de films politiques apprécieront.

Courbet @ Grand Palais

On profite au mieux de ses jours de repos en semaine, en allant par exemple au Grand Palais voir l'expo sur Gustave Courbet, parce-qu'on aime le XIXe siècle et que l'on se souvient avec nostalgie de ses cours d'histoire de l'art.

Dommage que les expositions dans ce beau lieu aient toujours autant de succès : difficile de se frayer un chemin parmi les curieux!

Ma période préférée se situe entre 1840 et 1855 : la période romantique, à la palette sombre et tourmentée.
On peut voir de nombreux portraits et autoportraits de cette période.

Un autoportrait de Courbet (il semblait affectionner la pipe)

Le magnifique Portrait de sa soeur Juliette, une étude pleine de douceur

Jo l'Irlandaise, sa muse à la chevelure flamboyante

*****

Evidemment, il y a les immanquables, les monumentaux, les scandaleux Enterrement à Ornans et Atelier du Peintre à admirer. On essaye d'imaginer quelle galère ce doit être de transporter ces éléphants, ne serait-ce que pour leur faire traverser la Seine (L'Enterrement est d'habitude au Musée d'Orsay).

Et puis de nombreux tableaux illustrent l'attachement du peintre à sa région natale, la Franche Comté.
Pour un parisien d'adoption, ses toiles ont toutes des sujets ruraux, bucoliques, simples. La ville ne l'intéresse pas.

L'exposition tient ici un de ses points forts : la comparaison de photographies d'époque (de Le Gray, Le Secq et Giroux entre autres) avec les toiles du maître, notamment sur les grottes, la forêt et les vagues.
La photographie, encore balbutiante, comme un négatif aux peintures de Courbet. Une idée encore inédite.

Très fort.

La source de la Loue, exposée en trois versions différentes et identiques peintes la même année

Le chêne, un de mes tableaux préférés, en provenance d'un musée de Tokyo, une occasion unique de l'oberver !

Une marine entre les nombreuses exposées, toutes aux ciels lourds et menaçants... j'ignorais complètement cet aspect de son oeuvre

*****

D'autres salles nous présentent la "tentation moderne" de Courbet, toiles où sa palette s'éclarcit, son style change pour plaire à une plus large clientèle de commandes.

Egalement sa période de nus, très connue, dont L'Origine du Monde, et quelques femmes alanguies, souvent endormies, les yeux mi-clos.
En parallèle on peut observer des photos "obscènes" de nus d'époque. Très intéressant.
J'ai aussi noté au passage un message ridicule, politiquement correct, devant l'entrée de la salle de L'Origine : "certaines images dans cette salle peuvent heurter la sensibilité". Non mais quoi? Courbet pornographe? De qui se moque-ton?

L'avant dernière salle présente un autre aspect méconnu de son oeuvre : sa passion pour la chasse, transfigurée dans des tableaux mélancoliques (ceux avec la neige m'ont beaucoup plu).

*****

La dernière salle, toute petite, relate son exil en Suisse à la suite de ses déboires en rapport avec la Commune de Paris.
Je suis hypnotisée par ses natures mortes, surtout les Pommes et Poires diverses.
Il ne peint que des sujets "neutres" pendant cette période : natures mortes, truites accrochées comme des trophées, vanités mélancoliques qui traduisent son désarroi. Son très bel Autoportrait à Sainte-Pélagie est le seul témoignage direct de cette époque.

Pommes et Poires

Autoportrait à Sainte-Pélagie

Faites de beaux rêves...

... et réécoutez l'album de Vincent Gallo, When.




Actrices / Blade Runner

Le marathon ciné de l'année est déjà bien entamé ce mois-ci, grâce à ma merveilleuse petite carte "illimité" dont je tairais le nom :)

Elle me permet entre autre d'aller voir deux films le même jour (en général j'évite mais une fois n'est pas coutume).

Actrices d'abord.

Valeria Bruni-Tedeschi est décidemment toujours aussi belle et un peu frappée. J'avais beaucoup aimé son premier film "Il est plus facile pour un chameau", et je n'ai pas détesté le dernier.
Elle brosse un portrait comico-acide du monde du théâtre à travers des personnages burlesques et ridicules tant ils se prennent au sérieux.
Le film tourne quand même un peu en rond, et l'on a du mal à voir où elle veut en venir. A éviter si les personnages névrosés vous hérissent le poil.

Blade Runner ensuite.

N'importe quel topo sur ce film cultissime aurait l'air ridicule, je ne suis pas critique de ciné.
J'ai en tout cas saisi l'occasion de le revoir et ça n'a pas trop mal vieilli (à part la B.O. de Vangelis, hum...), c'est toujours très beau, et l'on peut se rendre compte à quel point les films de S.F. qui ont suivi s'en sont inspirés. La salle était pleine.

Into the Wild

Ce début d'année risque d'être riche en cinéma : il y a plein de choses intéressantes dans les cinés en ce moment :)

Magnifique expérience hier avec le film de Sean Penn, Into the Wild.

Un drôle de sujet pour un film d'Hollywood. J'ai lu ici et là que c'est un peu comme si Sean Penn avait voulu filmer son fantasme absolu, l'autre vie qu'il aurait pu mener s'il l'avait choisie. Il choisit de l'incarner à travers un jeune homme idéaliste, Christopher McCandless (une histoire vraie, ce qui la rend encore plus poignante), qui rejette tout ce que la société impose et représente.

S'ensuit un voyage initiatique, découpé en quatre parties (Renaissance, Adolescence, L'Age Mûr, La Sagesse), à travers les superbes paysages et visages de l'Amérique, avec en point de mire les cimes enneigées de l'Alaska.
Vagabond aux semelles de vent qui bricole son voyage avec trois bouts de ficelle, il abandonne tout ce qui le rattache à la société matérialiste (il brûle même ses derniers dollars dans le désert). En quête de lui même, de solitude, d'une "vraie vie" au coeur de la nature ("into the wild"), il ne s'attache nulle part, mais réveille une émotion dans le coeur de ceux qu'il rencontre...comme si sa fuite en avant l'illuminait d'une beauté particulière.

On se prend à rêver d'une vie aussi simple, aussi libre, détachée de tout. Tout ça réveille en nous de vieux démons.

Certaines images restent gravées dans notre esprit. Elles nous suivront longtemps.
On les gardera précieusement, comme un trésor enfoui dans notre conscience, une petite voix qui nous dit "oui, ce rêve est possible".

Il nous reste juste à trouver le courage de l'entreprendre.

La Visite de la Fanfare

Une heure vingt six.

Pas une minute en trop dans ce film lent et plein de bonnes surprises.

Au beau milieu de rien, là où personne ne les attend, les hommes de cette fanfare rencontrent de belles personnes qui racontent un peu de leur solitude et de leur culture.

Deux mondes qui s'opposent et de fragiles liens qui se créent.

De beaux visages.

Ronit Elkabetz entre autre, qui donne envie de revoir le magnifique Prendre Femme.

Ce joueur de clarinette au concerto inachevé. Ces grands yeux tristes et bleus.

Chet Baker, My Funny Valentine...

Un film à aller voir absolument !

Le matin, à l'aube, au bord de l'océan, on entend le monde entier murmurer....

It's a free world

On va toujours voir un film de Ken Loach en étant pratiquement sûr de ne pas être déçu.

Et bien c'est encore vrai cette fois-ci, et il en découle des discussions interminables sur ce que l'on en pense, ce que l'on ferait nous, à la place de son héroine, lassée d'être arnaquée à chaque nouveau petit boulot...

J'ai beaucoup pensé à ma petite soeur, qui a essuyé pas mal de déceptions et arnaques dans ce drôle de pays qu'est l'Angleterre. Deux ans de galères et de petits jobs, payés au lance-pierre, précaires au possibles, avant de trouver un boulot "normal" : avec un contrat, heures et salaire fixes, jours de congés payés...
Ce qui nous semble naturel à nous les petits français est un eldorado de l'autre côté de la Manche...

Alors quand Ken Loach se penche sur le sort des sans-papiers, des irréguliers... ça fait mal, très mal de voir ça...

Tops

Un petit best of de cette année 2007, dans le désordre, sans préférence :

Les films qui m'ont le plus marquée, émue :

> De l'Autre Côté
> Les Promesses de l'Ombre
> Control
> La Vie des Autres
> 4 Mois, 3 Semaines, 2 Jours
> The Bubble
> 2 Days in Paris
> Persepolis
> Kamome Diner
> Blood Diamond

Les concerts inoubliables :

> Hushpuppies @ Cigale
> Beirut @ Black Session
> PJ Harvey @ Grand Rex
> Bat for Lashes @ Trabendo
> Au Revoir Simone @ Maroquinerie

Les albums qui ont tournés en boucle sur ma platine / dans mon ipod :

> Anthony & the Johnsons - I am a Bird Now
> Au Revoir Simone - The Bird of Music
> Bat for Lashes - Fur & Gold
> Charlotte Gainsbourg - 5:55
> Joan as Police Woman - Real Life
> Leonard Cohen - Songs of Leonard Cohen

Holga / Polaroid / Reflex /

Pour commencer cette année sous le signe de la photographie, un lien vers un blog rigolo : Postcard Polaroid, où comment repenser de jolis polaroids en cartes postales improvisées ! J'adore :)

2008 l'année photo?

Oui grâce à mon nouveau Holga tout beau tout neuf!
Oui grâce à toutes les séances de tirages noir et blanc qui m'attendent : l'Islande, Londres, Berlin... Plein de beaux voyages à fixer sur le papier!
Oui grâce à plein d'idées qui fusent dans ma petite tête, des projets en attente...