Drôle d'impression pendant le film... comme si le réalisateur n'arrivait pas à cerner son sujet, à le prendre à bras le corps...

Pourtant tout est là, si beau, si délicat, "so british" : le teint de porcelaine de Keira Knightley, cette maison bourgeoise tellement années 30, cette ambiance, cette chaleur de l'été, cette oisiveté, ce carré pas si sage d'une romancière en herbe, ce jardin anglais fouilli, fleuri, broussailleux...

Bien. Mais l'histoire alors?
On ne comprend pas bien l'enchaînement des évènements. On dirait plusieurs petits films mis bout à bout... Comme un collage un peu irréfléchi, censé nous éblouir par la beauté des images.

Pas d'éblouissement pour le coup, mais peu à peu on réalise ce que l'on a voulu nous montrer.

On nous raconte l'histoire à travers les yeux d'une enfant qui ne comprend pas ce qu'elle voit (ce qui fait un peu penser à What Maisie Knew de Henry James) !
Et c'est finalement à travers sa version romancée, écrite bien plus tard, que le film s'envole : elle imagine le devenir de ces personnages comme une expiation à sa propre faute.
Le réalisateur peut alors se permettre une des plus belles scènes du film, qui vaut le coup d'oeil à elle seule : un plan séquence titanesque, sur une plage de Dunkerque où des milliers de soldats en déroute attendent leur salut.