Le "Mal" décliné en deux versions : l'Ouest américain des frères Coen et la comédie musicale de Tim Burton.

Les frères Coen d'abord, la claque, le talent évident, aucun doute là-dessus.
Une chasse à l'homme sanglante qui joue sur nos nerfs (les silences, mon dieu), ce personnage de tueur psychopathe, "démon baroque" (cf Télérama), incarné de manière troublante par Javier Bardem (ce rôle va lui coller à la peau).
Tommy Lee Jones, dans un rôle qu'on croit d'abord secondaire, reste dans un registre familier (on pense à son long métrage Trois Enterrements) : le désert, la désolation... sa dernière scène est particulièrement réussie, et surprenante. Un final brillant.
Bref, amateurs de sensations fortes et/ou de films contemplatifs, allez-y si vous ne l'avez pas encore vu.

Avec Tim Burton, c'est toujours un peu l'appréhension, l'angoisse, l'attente de quelque chose d'aussi fort qu' Ed Wood, Edward aux Mains d'Argent, L'Etrange Noel de Mr Jack...
Ici je ne crierai pas au chef d'oeuvre, mais on passe un bon moment. Personnages savoureux, histoire un peu manichéenne (mais bon, c'est une adaptation de comédie musicale, faut pas trop en demander non plus!), acteurs qui s'amusent (en même temps j'étais un peu mortifiée de les imaginer chanter comme ça à tout bout de chant sur le plateau... on doit se sentir un peu ridicule).
On retrouve bien les petites manies de Tim Burton, flash-backs idylliques d'une image du passé idéalisée, goût pour les marginaux un peu monstrueux... qui cachent souvent une blessure profonde...

En tout cas, pour une comédie musicale venant d'Hollywood, c'est beaucoup d'hémoglobine qui gicle au visage du spectateur, et c'est tant mieux.