Une exposition intime, pour les aficionados de Patti surtout.
La grande dame du rock nous accueille chez elle, dans son salon. On prend place dans un de ses beaux fauteuils en cuir patiné, au centre de la salle, et on laisse le regard vagabonder.

Justement, amoureuse d'un vagabond Patti? Les hommages à Rimbaud pourraient le laisser croire (elle possède même un exemplaire original d'Une Saison en Enfer!)
Juste à côté, une vitrine présente ses souvenirs de l'époque où elle fut parisienne.
Paris, ville bohème, où elle se promène, photographie, dessine, écrit.

Les polaroids sont alignés le long du mur, petites choses poétiques, visions. Elle capture ses voyages, ou "errances" qui sait?
Elle rend hommage aux personnes et aux choses qui ont de l'importance à ses yeux à travers des objets qu'elle collectionne : une photo des pantoufles de Robert Mapplethorpe, une pierre ronde et lisse du lit de la rivière où Virginia Woolf s'est noyée, une pièce de lin étalée sur une table... tactile, cérébrale, sensible. Elle nous présente son travail de mémoire le plus personnel possible, à fleur de peau.

Ses dessins trouvent à ce titre leur place dans cette grande pièce à l'éclairage subtil. Dessins d'enfance puis de maturité, ils s'inspirent encore des personnages qui constituent sa propre mythologie : Rimbaud, Bob Dylan, René Daumal...

On trouve le temps de s'attarder sur chaque détail, tant les deux pièces qui composent l'exposition sont bien conçues.
On peut papilloner d'un film à une vitrine, puis vers les photographies, pour finir dans la salle dédiée à Robert Mapplethorpe, sorte de mausolée où la voix de Patti nous guide tel un fil d'Ariane tendu.
Ici : calme, recueillement, épure. L'essentiel réduit à quelques objets et l'illusion de la mer sur une toile tendue.