Dommage qu'il soit interdit de prendre des photos, j'aurais pu passer des heures à mitrailler la magnifique salle de lecture de la BNF Richelieu.

Pour l'occasion, tous les vieux rayonnages en bois ont été vidés. Une bibliothèque vidée de sa substance.
Mais nous nous retrouvons quand même au beau milieu d'un texte : une lettre.
On se balade littéralement "dans" l'oeuvre, on parcourt la grande salle en écoutant cette même lettre chantée, psalmodiée, dansée, disséquée, critiquée, analysée, romancée...

Ce qui est intéressant c'est d'avoir choisi d'interpréter la lettre à travers les différents métiers des intervenants : actrices (Jeanne Moreau, Elza Zylberstein, Victoria Abril..), chanteuses (Feist, Camille...), danseuses (Marie-Agnès Gillot, une danseuse indienne...), écrivains (Marie Darrieussecq, Christine Angot...), juges, avocates, psychanalystes, professeurs, jeunes élèves... Toutes des femmes qui portent un regard critique sur cette lettre de rupture, relativement minable, qui devient un formidable matériau artistique.

C'est la deuxième rupture que Sophie Calle transforme en oeuvre d'art, après Douleur Exquise.

Ou comment transcender sa peine à travers le regard des autres.

> A voir jusqu'au 15 juin à la Bibliothèque Nationale, site Richelieu (va falloir se depêcher, mais ça vaut vraiment le coup!)