Première partie : l'Argentin

Après cinq minutes de confusion pour rentrer dans le film (ça commence très vite, en mélangeant les époques de 1952 à 1958), on est entraînés dans le maquis (et pas le maki ;) avec Benicio del Toro pour notre plus grand plaisir.
Je ne connais pas bien cet épisode de l'Histoire, c'est l'occasion de me rattraper, au son chantant de la langue espagnole.

Le film alterne images couleur dans la jungle et noir et blanc à l'ONU.
Julia Ormond interprète une journaliste péroxydée façon Marilyn, dont les échanges avec le Che viennent ponctuer de répliques imparables le récit de cette révolution.
Le rythme est là, juste ce qu'il faut pour rester sobre, et la fin de la première partie arrive au moment opportun.

Deuxième partie : Guerilla

Dans ce deuxième film, on zappe les mésaventures du Che en Afrique pour se concentrer sur la Bolivie.
Le film est plus sombre : forcément, il narre un échec, une traque, un désespoir.
Frustration d'un homme malade (il étouffe) qui s'en prend à son cheval dans un accès de rage, naissance d'une mythologie autour du personnage.

Ce que je retiens surtout, c'est une mise en scène assez différente, privilégiant les moments qui ne racontent rien, mais qui disent beaucoup.
Soderbergh se détache un peu des faits et nous fait prendre du recul pour vraiment ressentir les choses : le vent qui joue dans les arbres quand un homme meurt, un plan en contre-jour pour suggérer ce qui se passe dans la tête d'un soldat...