Le début du mois de mars c'est :

** L'album de Broken Bells qui tourne en boucle.
Ca me donne la pêche, et je regrette de les avoir ratés au Nouveau Casino il y a quelques jours (c'est malin...).
La prochaine fois j'y serai!

A voir pour les curieux : le HibOO d'Live de Broken Bells, par Juliette Robert.

** Ma récente "obsession" pour Rohmer qui continue : visionné Le Genou de Claire, qui a confirmé mon pressentiment.

J'aime.

Alors que beaucoup de monde autour de moi déteste / ne connait personne qui aime... va comprendre.

Brialy ressemble à Maxime Le Forestier, Luchini a 19 ans (ça lui a fait du bien de vieillir!), et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la cueillette des cerises de Rousseau... trouble du désir.
Certaines scènes sont "mal jouées", ou alors on ne les jouerait plus comme ça aujourd'hui, mais ce n'est pas l'essentiel...
Ce qui me touche c'est ce que ça raconte.

Maintenant, l'idéal ce serait de voir ses autres films au cinoche, à la Filmothèque du Quartier Latin qui lui consacre un cycle en ce moment par exemple.

Un extrait du quasi-monologue de fin de Brialy, pour la beauté des mots :

"Elle continuait à pleurer. Elle cherchait un mouchoir, elle n'en avait pas. Je lui ai tendu le mien.
Elle s'est tamponné vaguement les yeux, elle a fait le geste de me le rendre, je lui ai fait signe de le garder... Je suis sûr qu'à ce moment-là elle devait me haïr. Que si j'avais essayé de la toucher, ou même d'ouvrir la bouche elle aurait crié "laissez-moi".
Alors je suis resté là comme ça un instant, à la regarder pleurnicher, très gêné. Content que mon coup ait porté mais en même temps un peu écoeuré. Oui j'avais honte d'avoir été jusqu'à la faire pleurer. Ou plutôt j'avais honte pour elle.
Je pensais qu'elle devait avoir honte de s'être laissé allée à pleurer devant un étranger et ça me gênait.
Ca me gênait d'autant plus que je la sentais prête à refuser toute consolation. Elle n'aurait pas supporté que je lui prenne la main, l'épaule, que je la serre contre moi. Enfin du moins c'est ce que je pensais.
Bref elle était assise en face de moi, une jambe allongée, l'autre repliée. Le genou aigu, étroit, lisse, fragile, à ma portée, à la portée de ma main. Mon bras était placé de telle façon que je n'avais qu'à l'étendre pour toucher son genou.
Toucher son genou était la chose la plus extravagante, la seule à ne pas faire. Et en même temps la plus facile.
En même temps que je sentais la facilité, la simplicité du geste, j'en sentais aussi l'impossibilité. Tu sais comme quand tu es au bord d'un précipice, tu n'as qu'un pas à faire pour sauter dans le vide et que même si tu veux le faire tu ne peux pas. Il m'a fallu du courage tu sais. Beaucoup de courage vraiment.
Dans ma vie je n'ai jamais fait quelque chose d'aussi héroique, enfin tout au moins d'aussi volontaire. C'est même la seule fois que j'ai accompli un acte de volonté pure. Je n'ai jamais éprouvé à ce point le sentiment de faire quelque chose parce-qu'il le fallait.

[...]

J'ai mis ma main sur son genou d'un mouvement rapide et décidé qui ne lui a pas laissé le temps de réagir. La précision de mon geste a prévenu sa riposte.
Elle m'a simplement jeté un regard. Un regard indifférent, à peine hostile. Elle ne m'a rien dit.
Elle n'a pas repoussé ma main, elle n'a pas déplacé sa jambe. Pourquoi, je ne sais pas. Je ne comprends pas.
Ou plutôt si tu vois, si je l'avais frôlé du doigt, si j'avais essayé de lui caresser le front, les cheveux, elle aurait sûrement esquissé un mouvement de recul. Mais mon geste était trop inattendu. Elle l'a pris je suppose pour le début d'une attaque qui ne vint pas.
Alors elle s'est trouvée rassurée."

** Des lectures rigolotes qui me font rire toute seule dans mon lit : Commissaire Toumi, le crime était presque pas fait, d'Anouk Ricard.

Accompagné de Stucky, tendre abruti, le commissaire va d'enquêtes (quatre pour être précise) en cauchemards absurdes (réveils difficiles), tous plus abracadabrants et débiles les uns que les autres.
Les réparties des personnages sont surprenantes, complètement décalées. On est très loin d'une bédé pour enfants.

Ah et j'ai ma place pour Fever Ray le 9 septembre à la Cigale, yeah! Avis aux amateurs, ça va partir vite!!