La Maison de Bernarda, d'après une pièce de Federico García Lorca.

Réflexion autour des thèmes de l'oppression et de la liberté.
Une veuve tyrannique, Bernarda (dansée par un homme), impose un deuil de 8 ans à ses cinq filles.
Elles vivent recluses dans la maison, ne sortant que pour aller à l'église, vêtues de noir et d'un voile.
La plus jeune des cinq filles se rebelle et transgresse l'interdit : elle aime. L'issue ne peut être que tragique.

Sur fond d'orgues de Bach et de guitares espagnoles, Mats Ek construit une pièce dense et intense.
Alice Renavand domine la maisonnée dans le rôle de la servante, Kader Belarbi revient sur la scène de l'Opéra pour incarner Bernarda, Eleonora Abbagnato danse une juvénile et passionnée soeur cadette.

Une sorte de... est un songe de Mats Ek, inspiré de Magritte.

Univers surréaliste (un homme boit dans une chaussure, des ballons baudruches explosent, une femme dans une valise...) pour un propos très ancré dans la réalité : le couple et ses ressorts cachés.
Hyper visuelle, la mise en scène captive et habille la scène, elle est un support idéal aux danseurs.

Mouvements fluides du répertoire Mats Ek, duos inventifs et drôles.
Nolwenn Daniel et Nicolas Le Riche forment le premier couple, Miteki Kudo et Benjamin Pech le second.

Au final la scène se vide, ne laissant place qu'à la danse sur toute sa vertigineuse profondeur.

Photos : Anne Deniau