Une soirée à l'Opéra, ça faisait longtemps et ça fait plaisir.
Après Balanchine cet automne, place à Béjart, monstre sacré, avec trois ballets :


Serait-ce la mort ?, plus classique (les danseuses sont sur pointes, une succession de pas de deux...), admirablement dansé par le grand Manuel Legris qui fait ses adieux à l'Opéra cette année. Malgré ce "classicisme", le ballet fait la part belle à la réflexion, nostalgie, mélancolie.
A la veille de sa mort, un homme se souvient des trois femmes qu'il a aimé dans sa vie, toutes différentes et pourtant présentes dans son esprit. Cependant, une mystérieuse quatrième femme, toute en blanc, l'obsède... serait-ce la mort ?

Reprise de L'Oiseau de feu, ballet créé pour l'Opéra de Paris en 1970 sur la magnifique musique de Stravinski.
La musique fait beaucoup. La chorégraphie lui colle à la peau et le symbolisme révolutionnaire / romantique n'est jamais loin : l'oiseau de feu, chef des partisans, meurt au combat avant de renaître, tel le Phénix, et d'entraîner d'autres partisans pour la cause.

Fin de soirée en apothéose avec un chef d'oeuvre : Le Sacre du Printemps, créé en 1959, toujours sur la musique de Stravinski.
Résolument modernes, la chorégraphie et la mise en scène m'abasourdissent : lumières, corps de ballet et orchestre sont à l'unisson et forment l'écrin parfait pour les élus : Nicolas Le Riche et Eleneora Abbagnato. Ce ballet c'est la naissance de la vie, du mouvement.
Je serais maintenant bien curieuse de voir les versions Pina Bausch (1975) et celle de Nijinski (1913) qui doivent être tellement différentes...