J'aime beaucoup le festival des Etés de la Danse, car il permet de découvrir des compagnies du monde entier (Canada, Cuba, Novossibirsk...) et donc des styles de danse et de danseurs très différents.

Cette année c'est le Miami City Ballet qui remporte un énorme succès (mérité) en présentant des oeuvres de Balanchine, Jérôme Robbins, Twyla Tharp, Wheeldon, Taylor.

J'ai eu la chance de voir Theme and Variations de Balanchine, sur une musique de Tchaikovsky.
On se laisse peu à peu aller à cette chorégraphie très musicale (c'est le propre de Balanchine qui visualisait la musique à travers les pas de ses danseurs) et la virtuosité de Jennifer Kronenberg (dans les solos et les pas de deux). Le final tout en ensemble est très jouissif.

Le petit moment suspendu de grâce vient avec In the Night de Jérôme Robbins.
Sur fond de nuit étoilée, trois couples dansent tour à tour au son des Nocturnes de Chopin, symbolisant les trois âges de l'état amoureux, du plus avancé au plus précoce.
Et là une magnifique danseuse se détache du lot : Jeanette Delgado, toute en énergie, puissance, sensualité.
Je regrette mille fois que les danseurs de l'Opéra ne dansent pas comme ça.

Je le regrette encore plus devant In the Upper Room de Twyla Tharp.
Quarante minutes de course effrenée, un vrai maranthon de danse, alternant passages sur pointes et en baskets, à l'énergie communicative.
Les danseurs semblent tellement heureux d'être sur scène et de danser, j'ai rarement vu ça.
Encore une fois je suis subjuguée par Jeanette Delgado et je perds le souffle en suivant le moindre de ses mouvements.
A la fin du spectacle, la compagnie est ovationnée, avec raison.