La photographie humaniste 1945-1968

Une très jolie exposition de photographie à la BNF, site Richelieu, encore visible jusqu'au 28 janvier (dépêchez-vous!!), sur le thème des photographes humanistes. Quelques "grands" incontournables égrenés ici et là, tels Doisneau, Ronis, Brassaï, et beaucoup de photos moins connues mais franchement admirables. Tirages impeccables, accrochage au plus juste, on découvre avec beaucoup de plaisir de petites merveilles.
Et les mots de Prévert sur Paris et la Seine vous trottent dans la tête...

Autour d'Izis, Boubat, Brassaï, Doisneau, Ronis et les autres

Consacrée à la photographie dite « humaniste » et à la phase la plus féconde de ce courant, de l'après-guerre aux années soixante en France, cette exposition présente des tirages de photographes célèbres et d'auteurs moins connus tout aussi représentatifs de ce courant comme Marcel Bovis, René-Jacques, Jean Dieuzaide, Janine Niépce, Sabine Weiss, Jean Marquis, Jean-Philippe Charbonnier ou encore Eric Schwab. Tous ont en commun d'avoir été des « reporters illustrateurs » et d'avoir nourri de leurs images le paysage visuel des Français de l'après-guerre à travers revues, ouvrages, calendriers, agendas ou affiches, présents dans les fonds de la BnF. Par leurs illustrations, ces photographes « humanistes » animés d'une foi délibérée dans le genre humain et son avenir, ont contribué à construire une imagerie nationale faite de lieux pittoresques et d'archétypes sociaux, mais aussi à élargir les horizons et les points de vue sur les réalités de l'époque : misère des banlieues, crise du logement, loisirs, ouverture au monde à travers de grandes revues internationales. Ces photographes ont milité à leur façon pour des lendemains meilleurs à travers des campagnes pour l'éducation, l'hygiène, le bien-être de tous et la paix dans le monde.

le mini-site de l'exposition : http://expositions.bnf.fr/humaniste/

la révolution bleue

Journée comme on en a rarement... Après une grasse mat' au chaud, petit dej' au Coquelicot (depuis le temps qu'on en rêvait, un lieu vraiment agréable, qui sert des petits déjeuners toute la journée non-stop! ) : chocolat maison délicieux, brioches et tartines au beurre qui sent bon la campagne, confitures et miel, tout ça pour un prix vraiment très raisonnable. Petite ballade au pied de Montmartre avant de gagner le Centre Pompidou pour deux expositions.

L'exposition sur Yves Klein d'abord, qui occupe tout le dernier étage du centre. Ca pourrait faire peur, mais la scénographie est suffisamment aérée pour que ça passe tout seul : des salles entières dédiées aux grands monochromes, anthropométries et peintures de feu, ponctuées de citations de l'artiste pour nous éclairer, des anecdotes amusantes sur des facettes méconnues du personnage, grand judoka dans l'âme. On a parfois le sentiment que c'est un peu du n'importe quoi : à vouloir conceptualiser l'art à ce point on a un peu de mal à suivre. Mais non, Yves Klein défend vraiment l'invention d'une sensibilité picturale censée délivrer l'homme de la pesanteur et même de la mort. Il cherche à ce que nous spectacteur soyions complètement imprégnés de la couleur, à l'instar de ses fameuses éponges. Et c'est cet homme fasciné par le vide et mort prématurément d'une crise cardiaque qui écrit finalement: "Longue vie à l’immatériel !" Vraiment un artiste à part.

Pour terminer nous passons voir l'expo intitulée Les Peintres de la Vie Moderne, c'est à dire la donation de la Caisse des Dépôts au Centre Pompidou : soit 700 photographies acquises au cours des dernières années par l'Etat qui sortent de leur caisses et sont dévoilées au public. On pourrait regretter le manque de place qui justifie surement un accrochage aléatoire. La moitié des photos étant regroupée dans une seule pièce, leur lecture en est fortement réduite, tronquée. Le champ visuel est débordé d'informations. Il y a quand même de belles surprises, les photographes les plus connus comme Bernd et Hilla Becher (bon OK juste une seule photo), Raymond Depardon ou Martin Parr cotôyant des talents plus obscurs. Aussi l'occasion de voir quelques photos de Valérie Jouve, sociologue reconvertie, Jean Louis Garnell ou Eric Poitevin, peu souvent exposés/ médiatisés.

Un petit resto thailandais pour faire le tour du monde en paroles s'imposait pour terminer cette journée d'hiver à Paris.

Coquelicot des Abbesses 24 rue des Abbesses 75018 Paris