Annie Leibovitz @ MEP

Susan Sontag à Petra, Jordanie

Une photographe très connue qui réalise les couvertures de Vanity Fair avec ses portraits de stars, voilà comment je connaissais Annie Leibovitz.
Demi Moore, Nicole Kidman, Leonardo Di Caprio... Tous ces visages sont un peu passés à la postérité grâce à elle.
Traces un peu futiles?
Il n'en reste pas moins de très belles images. Mes préférées :

Patti Smith chez elle avec ses deux fils, Jesse & Jackson

Jack & Meg White, alias The White Stripes

Ici l'exposition prend le star system à contre-pied.
Leibovitz a voulu mélanger photographies publiques (les portraits de stars, un reportage à Sarajevo...) et privées (sa famille) : deux aspects indissociables de sa vie et de son travail.

Raté.
Fausse bonne idée.
Peut-être convaincant dans son livre mais trop fouilli et incohérent dans son expo.
C'est dommage, certains clichés sont réellement superbes.

Ce qui émeut le plus, c'est le lien très fort avec Susan Sontag, une amitié qui transpire chaque photo, surtout celles de leurs voyages.
Découverte du monde à travers les yeux de quelqu'un d'autre.
"I'm in love with the world through the eyes of a girl" disait Elliott Smith.

Pas étonnant que Leibovitz ait été traumatisée par la mort de sa muse, son amie, amante?
Une belle histoire à laquelle elle a su rendre hommage dans ses images.
La polémique sur les photos de la maladie et de la mort ne tient pas la route face à ça.
C'est évident.

Une collection de coquillages... l'attention aux petits détails...

Portrait de famille, avec notamment ses parents qui sont aussi très présents dans l'expo..

Peter Doig @ Musée d'Art Moderne

Immersion dans la nature mystérieuse et symbolique de Peter Doig au Musée d'Art Moderne de Paris.

Les toiles sont ambitieuses. Le format, américain.
On est absorbé par la peinture.
Doig travaille sur le rapport de l'homme à la nature dans un cadre imaginaire : il peint en intérieur, a contrario d'un Monet chasseur de lumière, à partir de photographies, vieilles cartes postales, pochettes de disques.
Pas vraiment de recherche sur l'ambiance, c'est plutôt l'idée de la trace, sous forme de symbole (le canoe, comme un trait, un monolithe posé au centre de la toile), qui fait jouer les textures, les couleurs, les plans et fait voyager l'oeil du spectateur.
"L'oeil ne perçoit jamais une image figée".

On se demande quelles sont les composantes qui font aimer un artiste ou pas. Pourquoi suis-je sensible à ces toiles?
Celles qui me touchent le plus ont trait au mystique, à la symbiose parfaite des couleurs qui opère un retour à l'état de nature (paradoxal quand on sait qu'il travaille sur l'influence de l'homme sur le paysage). Une nature sauvage, comme celle du Douanier-Rousseau, dans laquelle nous nous perdons, comme nous nous perdons dans ces toiles, à scruter les détails, les changements de techniques (graffitis, coulures, aplats de plâtre...).

On ne s'étonne pas que Doig ait grandi au Canada, pays couverts d'étendues désertiques, de forêts sans fin, de lacs silencieux.
On retrouve dans ses toiles ces paysages mystérieux, qui nous questionnent et ne nous racontent pas d'histoires.

Et qui nous font plonger au plus profond de nous-mêmes.

Juan Manuel Castro Prieto @ Galerie VU

Un homme de l'ombre qui sort en pleine lumière.

Juan Manuel Castro Prieto est à la base "tireur", il officie en chambre noire, sur le travail des autres.

Ce qui ne l'empêche apparemment pas de cultiver son jardin secret: flous, visions trouées de lumière, mouvement de l'eau, longues poses, teintes subtiles...

Un talent indéniable (à suivre) qui reste cohérent avec les collections de la Galerie Vu, comme toujours.

> à voir jusqu'au 6 septembre 2008.