On peut (re-)découvrir l'oeuvre d'Izis en ce moment à l'Hôtel de Ville.

Lituanien immigré à Paris en 1930, il devient photographe et expose sa première série sur les maquisards après la guerre.

Amis avec de nombreux artistes et intellectuels (Prévert, Aragon, Colette...), il leur tire le portrait et devient reporter pour Paris Match.
Un très joli portrait de danseur : Roland Petit mime une chorégraphie avec ses doigts.

L'exposition est assez fournie et l'on peut voir de nombreux aspects de son oeuvre : sa première série sur les maquisards, les photos d'un Paris fantasmé (mais pas forcément cliché : il traîne souvent dans des coins paumés, a une affection particulière pour les clochards...), les deux séries faites à Londres accompagné de Jacques Prévert...

Une salle entière est dédiée à ses photos de cirque, qui sont compilées dans un livre devenu référence (Le Cirque d'Izis, 1965).

De nombreuses coupures de presse nous permettent d'apprécier comment son travail était publié, principalement dans Paris Match, avec une petite anecdote qui fait sourire : en tant que reporter, Izis était toujours envoyé "là où il ne se passe rien"!
La photo de guerre, ça n'était pas son truc.

Il semble prendre son temps pour capter une ambiance, un petit détail qui fait couac ou la poésie urbaine... un peu comme Martin Parr aujourd'hui (il y est d'ailleurs fait référence sur un cartel de l'exposition).

Une série m'a particulièrement émue : celle sur Chagall.
Nous voilà plongé dans l'intimité de la création du plafond de l'Opéra de Paris, réalisée à l'époque dans le plus grand secret.
Des esquisses à la réalisation, Izis devient le complice du peintre.
Je ne regarderai plus jamais pareil ce plafond...

A voir à l'Hôtel de Ville de Paris jusqu'au 29 mai 2010.
Tous les jours de 10h à 19h, entrée gratuite.