Volver

Elles sont belles les femmes d'Almodovar. Fortes et fragiles, secrètes et emportées, simples et troublantes.
La nostalgie, l'impossible retour dans le passé, le présent à affronter.
Revenir en arrière? Non, revenir au monde.

"Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Avoir parfois envie de crier sauve
Qui peut savoir jusqu'au fond des choses
Est malheureux
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Se dire qu'il y a over the rainbow
Toujours plus haut le soleil above
Radieux
Croire aux cieux croire aux dieux
Même quand tout nous semble odieux
Que notre cœur est mis à sang et à feu"

Marie Antoinette

Beaucoup aimé le dernier film de Sofia Coppola, porté par une Kirsten Dunst au teint de porcelaine ("she looks like a cake"), aux cheveux tantôt fous, tantôt savamment organisés en coiffures extravagantes, frous frous pastels, éventails acidulés... Et pourtant rien n'est superficiel. Comme toujours, l'attention aux détails, le choix des accessoires définit le style de Sofia Coppola, qui parvient à les transcender pour brosser un portrait touchant et personnel d'une figure emblématique. La musique est parfaitement intégrée au propos de la réalisatrice. On retrouve dans les séquences du Trianon la poésie évanescente de Virgin Suicides, l'attention à la nature, le jardin secret du personnage. Et finalement, la dernière scène est déchirante. Le point de vue sur les jardins de Versailles, défilant devant les fenêtres du carrosse à la lumière de l'aube naissante, nous parait fantômatique. La reine de France fait ses adieux à un monde qui n'est plus...