Lion d'Or à Venise cette année, Still Life nous raconte la quête de deux personnages en parallèle, deux personnages à la recherche d'un morceau de leur passé qui se dérobe dans le paysage deserté de la Vallée des Trois Gorges.

Ce qui est vraiment intéressant dans ce film, ce sont les correspondances entre ces personnages et le contexte. Effort de reconstruction, besoin d'avancer, dans une région désolée qui se déconstruit. L'abandon de ses proches, l'abandon de la terre où vous avez vécu.
Un film très lent, qui se révèle au fil des paysages sompteux et de la poésie des détails : un immeuble qui s'effondre en arrière plan d'un couple qui s'étreint, des larmes de regret au fil du fleuve Yangzi, un funambule entre deux immeubles en ruine, un autre immeuble qui s'envole comme une fusée!
Ce sont ces moments suspendus qui font la beauté du film.

Julian Schnabel n'est pas seulement cinéaste mais aussi peintre à ses heures. Cette sensibilité picturale est présente dans son film qui veut nous faire voir à travers le regard de Jean-Dominique Bauby, cet homme paralysé et atteint du syndrôme "locked in" qui communique au moyen du seul clignement de sa paupière gauche.

Un film beau et lyrique, à l'image de cette apparition de Nijinski s'élevant "en faune" dans les airs et parcourant les couloirs de l'hôpital de Berck sur Mer. Alternant le temps de l'hôpital et des maigres victoires avec les échappées imaginaires de son personnage, le réalisateur réussit à apporter de petites bouffées d'air à son film grâce à un voyage dans la mémoire et la conscience. Un film émouvant qui ne tire pas trop sur la corde sensible et évoque avec justesse le combat d'un homme qui se raccroche à ce qui fait de lui un être humain : sa capacité à créer.

Après Volem Rien Foutre al Païs, encore un film qui dénonce la façon dont nos sociétés ne tournent pas rond. Un documentaire allemand cette fois, chapitré en thématiques diverses : pêche industrielle vs pêche artisanale en Bretagne, les fruits du Sud de l'Espagne qui nourrissent toute l'Europe, les semences hybrides en Roumanie, nos poules qui dévorent la forêt amazonienne (si si !), la culture intensive du soja au Brésil et les gens qui crèvent de faim à côté de ça.

L'eau marron qu'on donne à boire aux enfants. La "rafle" des poulets assez mûrs pour l'abattoir en pleine nuit noire, à la lumière des projecteurs.. Et puis l'interview du PDG de Nestlé, 1er groupe mondial agroalimentaire, qui vous sort sans sourciller que l'accès à l'eau potable pour tout être humain est une vision "extrême" à laquelle il oppose la théorie que l'eau est une denrée alimentaire, qui a donc une valeur et qui est donc marchandable.

7 milliards d'être humains sur terre, la production alimentaire actuelle permettrait d'en nourrir 12 à l'aise. Tout cela laisse songeur..

Hier soir une bonne occasion d'aller au ciné : la suite des aventures de Spiderman  !
J'ai trouvé ce troisième opus plus long et moins réussi que les deux précédents. On retrouve quand même ce qui nous avait plu dans le 1er épisode par petites touches d'humour et de dérision, grâce au côté "obscur" de Peter Parker. Tobey Maguire a décidemment une bonne tête de vainqueur et rentre parfaitement dans le rôle. Kirsten Dunst est magnifique comme d'hab.
En bref pas vraiment déçue çar je n'en attendais pas vraiment plus ni moins. Et puis pour finir la soirée, un bon Mc Do des familles : ça c'est de la soirée-ciné non?? ;)