La forêt de Mogari

C'est au moment où l'hiver s'annonce que sort ce beau film lent, profond et contemplatif.
Il faut aimer ce cinéma sinon on risque de s'ennuyer à mourrir.

Mogari signifie "deuil". Naomi Kawase nous raconte la rencontre de deux personnages ayant perdu un être cher. Un thème récurrent dans sa filmographie : dans Shara c'était l'absence du frère/fils qui était le fil conducteur.
Ici les lieux nous font penser à un dessin animé de Miyazaki : une pension pour personnes âgées ("Les Coucous") à la lisière d'une forêt impénétrable et frissonnante. Les visages malicieux, la bienveillance, les silences, la culture japonaise...

Une longue balade qui s'enfonce dans les profondeurs de la forêt : très peu de dialogues, la caméra qui s'éternise sur un visage, un mouvement, le souffle du vent sur l'herbe. Une renaissance qui se nourrit de la nature, des arbres, un sequoia vénérable, de l'eau, la terre... les éléments enveloppent les personnages et le spectateur, comme une matrice originelle.

Bref une petite séance qui permet de faire "pause" et de réfléchir quelques instants, de garder des images en tête auxquelles on songera longtemps après.
On aime ou on n'aime pas ;)

Les promesses de l'ombre

Malgré une bande annonce ratée à mon sens, j'avais quand même envie d'aller voir le dernier film de Cronenberg.

Je garde un souvenir très fort de History of Violence, et j'aime les acteurs : Viggo Mortensen et Naomi Watts en particulier (je ne suis pas fan de Vincent Cassel).

Et bien, bien m'en a pris.

Un film noir, violent, qui nous ouvre les portes d'un univers inconnu des gens "normaux" : la mafia russe, ici dans le milieu londonien.
La violence se manifeste brutalement, dans quelques scènes à la limite du gore : carotides tranchées, doigts coupés... pourtant elle ne nous agresse pas comme dans certains films américains qui utilisent moult effets : musique, montage stroboscopique...

Viggo Mortensen est immense. Il y a là une belle rencontre avec Cronenberg (qui fait penser à celle de Di Caprio avec Scorsese).
Une scène en particulier restera : un combat à nu dans un hammam, scène risquée pour Mortensen mais réalisée avec brio.

Voilà, juste quelques impressions écrites à la hâte pour vous dire d'aller voir ce film sans hésiter :)

Le Rêve de Cassandre

Un Woody moyen mais qui vaut quand même le détour. Pour boucler sa "trilogie" londonienne (décidément) et pour les acteurs (c'est la première fois que je trouve Colin Farrell bon).