4 Minutes / Lust, Caution

Deux films avant des vacances bien méritées : 4 jours à Londres pour commencer !!
Au programme : le British Museum, Primrose Hill, Brick Lane & Whitechapel... sans oublier un peu de shopping, les merveilleux Ben's Cookies à Covent Garden, de grandes chaussettes et une ceinture à Top Shop peut-être? On verra...

Revenons-en à nos films de la semaine.

Deux films qui n'ont a priori rien à voir l'un avec l'autre, deux contextes et époques différentes (Shanghai dans les années 40 / une prison allemande de nos jours), mais la même passion qui habite les personnages.

La passion d'une vieille professeur de piano pour le talent fou d'une jeune femme incarcérée pour meurtre.
La passion d'une jeune étudiante pour un tyran qu'elle doit séduire pour mieux le piéger.

Les deux films tournent autour d'un rapport de séduction, comment amadouer l'autre, gagner sa confiance, tisser un lien fragile qui pourrait se révéler fatal...
La violence de leurs rapports cache souvent une faiblesse... Comme si c'était trop dur, trop risqué de s'avouer qu'on aime.

Ne surtout pas se laisser effrayer par les 2h38 du film d'Ang Lee, le temps passe tout seul, notamment grâce à un récit découpé en deux parties et aux acteurs formidables (Tony Leung et Tang Wei dans un premier rôle, et Joan Chen (from Twin Peaks, suis trop contente de l'avoir reconnue!!)).

Une période cinéma faste, avec encore les frères Coen, le Klapisch, Tim Burton... de quoi hanter les salles de ciné avec assiduité !

Gone Baby Gone

Curieusement j'avais très envie d'aller voir le film de Ben Affleck. Non pas que je sois particulièrement fan de l'acteur insipide, mais mon petit doigt me disait qu'il pouvait se passer quelque chose derrière la caméra.

Le choix du sujet déjà. Une adaptation d'un roman de Denis Lehane, l'auteur de Mystic River (j'avais adoré le film de Clint Eastwood).
Une curiosité pour la ville de Boston également, dont j'avais lu qu'elle était très bien mise en image (c'est le cas : les scènes filmées dans la rue à la sauvette sont très "vraies", les gens ont tous des trognes abîmées par la vie).

Et bien pour un premier film, l'essai est réussi.
Le casting est très bon : Casey Affleck, Ed Harris, Michelle Monaghan (la révélation de Kiss Kiss Bang Bang), Morgan Freeman... Chacun sait être juste dans son personnage.
De nombreux sujets de réflexion sont en gestation : la limite entre l'arbitraire et ce qui est juste, la vulnérabilité des êtres et leurs rapports entre eux... J'ai même beaucoup pensé à la question des armes aux Etats Unis... ce qui n'est a priori pas du tout le propos du film !

Pour finir la soirée, une discussion autour du film et d'un bon verre de vin au Grapillon (les penne au foie gras et parmesan sont un délice), juste derrière les Halles dans le quartier Montorgueil : une bonne adresse à retenir !

Le Grapillon
32, rue Tiquetonne
75002 Paris

La guerre selon Charlie Wilson

Ou un film dans lequel Tom Hanks est pour une fois supportable, Julia Roberts méconnaissable (mais qu'a-t-elle fait à son visage??) et Philip Seymour Hoffman excellent (je n'avais pas réalisé que c'était Truman Capote! quel changement de registre hallucinant!).

Une chronique édifiante sur fond de guerre froide : le financement par les Etats Unis de la guerre entre l'Afghanistan et l'U.R.S.S. (une façon de se tirer dans les pattes indirectement), avec un épilogue qui éclaire pas mal certains évènements actuels...

Comme le dirait Charlie Wilson lui-même, à la fin ils ont vraiment merdé...

Les fans de la série The West Wing ou de films politiques apprécieront.

Actrices / Blade Runner

Le marathon ciné de l'année est déjà bien entamé ce mois-ci, grâce à ma merveilleuse petite carte "illimité" dont je tairais le nom :)

Elle me permet entre autre d'aller voir deux films le même jour (en général j'évite mais une fois n'est pas coutume).

Actrices d'abord.

Valeria Bruni-Tedeschi est décidemment toujours aussi belle et un peu frappée. J'avais beaucoup aimé son premier film "Il est plus facile pour un chameau", et je n'ai pas détesté le dernier.
Elle brosse un portrait comico-acide du monde du théâtre à travers des personnages burlesques et ridicules tant ils se prennent au sérieux.
Le film tourne quand même un peu en rond, et l'on a du mal à voir où elle veut en venir. A éviter si les personnages névrosés vous hérissent le poil.

Blade Runner ensuite.

N'importe quel topo sur ce film cultissime aurait l'air ridicule, je ne suis pas critique de ciné.
J'ai en tout cas saisi l'occasion de le revoir et ça n'a pas trop mal vieilli (à part la B.O. de Vangelis, hum...), c'est toujours très beau, et l'on peut se rendre compte à quel point les films de S.F. qui ont suivi s'en sont inspirés. La salle était pleine.

Into the Wild

Ce début d'année risque d'être riche en cinéma : il y a plein de choses intéressantes dans les cinés en ce moment :)

Magnifique expérience hier avec le film de Sean Penn, Into the Wild.

Un drôle de sujet pour un film d'Hollywood. J'ai lu ici et là que c'est un peu comme si Sean Penn avait voulu filmer son fantasme absolu, l'autre vie qu'il aurait pu mener s'il l'avait choisie. Il choisit de l'incarner à travers un jeune homme idéaliste, Christopher McCandless (une histoire vraie, ce qui la rend encore plus poignante), qui rejette tout ce que la société impose et représente.

S'ensuit un voyage initiatique, découpé en quatre parties (Renaissance, Adolescence, L'Age Mûr, La Sagesse), à travers les superbes paysages et visages de l'Amérique, avec en point de mire les cimes enneigées de l'Alaska.
Vagabond aux semelles de vent qui bricole son voyage avec trois bouts de ficelle, il abandonne tout ce qui le rattache à la société matérialiste (il brûle même ses derniers dollars dans le désert). En quête de lui même, de solitude, d'une "vraie vie" au coeur de la nature ("into the wild"), il ne s'attache nulle part, mais réveille une émotion dans le coeur de ceux qu'il rencontre...comme si sa fuite en avant l'illuminait d'une beauté particulière.

On se prend à rêver d'une vie aussi simple, aussi libre, détachée de tout. Tout ça réveille en nous de vieux démons.

Certaines images restent gravées dans notre esprit. Elles nous suivront longtemps.
On les gardera précieusement, comme un trésor enfoui dans notre conscience, une petite voix qui nous dit "oui, ce rêve est possible".

Il nous reste juste à trouver le courage de l'entreprendre.

La Visite de la Fanfare

Une heure vingt six.

Pas une minute en trop dans ce film lent et plein de bonnes surprises.

Au beau milieu de rien, là où personne ne les attend, les hommes de cette fanfare rencontrent de belles personnes qui racontent un peu de leur solitude et de leur culture.

Deux mondes qui s'opposent et de fragiles liens qui se créent.

De beaux visages.

Ronit Elkabetz entre autre, qui donne envie de revoir le magnifique Prendre Femme.

Ce joueur de clarinette au concerto inachevé. Ces grands yeux tristes et bleus.

Chet Baker, My Funny Valentine...

Un film à aller voir absolument !

Le matin, à l'aube, au bord de l'océan, on entend le monde entier murmurer....

It's a free world

On va toujours voir un film de Ken Loach en étant pratiquement sûr de ne pas être déçu.

Et bien c'est encore vrai cette fois-ci, et il en découle des discussions interminables sur ce que l'on en pense, ce que l'on ferait nous, à la place de son héroine, lassée d'être arnaquée à chaque nouveau petit boulot...

J'ai beaucoup pensé à ma petite soeur, qui a essuyé pas mal de déceptions et arnaques dans ce drôle de pays qu'est l'Angleterre. Deux ans de galères et de petits jobs, payés au lance-pierre, précaires au possibles, avant de trouver un boulot "normal" : avec un contrat, heures et salaire fixes, jours de congés payés...
Ce qui nous semble naturel à nous les petits français est un eldorado de l'autre côté de la Manche...

Alors quand Ken Loach se penche sur le sort des sans-papiers, des irréguliers... ça fait mal, très mal de voir ça...