Shine A Light

Avis aux baroudeurs et fans de concerts.... sauf que là, c'est pas pareil quand même : confortablement assis dans son fauteuil, le spectateur a les gambettes qui démangent.

Comment ne pas avoir envie de sauter partout quand on voit Mick Jagger se dandiner tout moulé dans son jean? Et Keith "Pirate" Richards, dont les sourires font s'illuminer tout son visage?

Ah la la, c'est quelque chose quand même, un concert des Stones, et malgré toute l'habileté de Scorsese qui nous sert des plans superbes, capte les regards et les expressions, la complicité entre ces musiciens, et bien ça met un peu de temps à décoller. Le temps pour nous de nous adapter à ce format un peu paradoxal.

Ben oui, un concert ça se vit en direct, dans la sueur, le bruit, la fureur !

Alors Shine a Light, oui et non, mais on ressort quand même avec l'impression d'avoir assisté à un concert qui tue! Presque comme en vrai...

Penelope

"Penelopee" c'est un petit film frais, sans prétention, un peu tim burtonien sur les bords (dans l'esthétique), un peu conte de fées, un peu pour les filles (y'avait 4 mecs dans la salle) : exactement ce dont j'ai besoin en ce moment.

Pas de prise de tête, juste la très jolie Christina Ricci (même avec un groin ils n'arrivent pas à l'enlaidir), le très dandy-moderne James McAvoy, la très "Beetlejuice-mommy" Catherine O'Hara (décidemment à l'aise dans les rôles de maman-freak), Simon Woods en chasseur d'image-pirate miniature (vu dans Nip/Tuck), et Reese Witherspoon dans un second rôle de bavarde-dingue de Vespa rafraîchissant.

Et Sigur Ros pour finir le film, ce qui ne gâche rien ;)

Les larmes de Madame Wang

Ce qu'il y a de bien avec les dernières séances, c'est qu'on peut voir Paris un peu différemment.
On sort de chez soi un peu tard, on croise des huluberlus qui font leur jogging, le métro est bondé de minettes sur leur 31, les loulous sont de sortie... normal, un vendredi soir! On dirait que tout le monde va à sa petite soirée.

Pour moi c'était rendez-vous au MK2 Beaubourg pour un film chinois. Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu un film asiatique, j'ai plutôt apprécié.
Un drôle de personnage cette Madame Wang qui tente de (sur)vivre dans Pékin en se débrouillant et en trouvant finalement une vocation étrange : pleureuse aux funérailles, un vrai métier dis donc.

J'ai toujours rêvé d'être un gangster

Bien loin de l'avoir détesté (comme les critiques du Masque et la Plume), le film de Samuel Benchetrit se laisse regarder.
On a un peu l'impression d'avoir à faire avec un imposteur : ce mec n'est pas réalisateur.
Le film est long, trop long. Il n'invente rien. Il joue avec des codes déjà bien connus, très référencés : on pense à la narration éclatée de Tarantino, la construction de Coffee & Cigarettes de Jarmush...
La distribution exceptionnelle (Anna Mouglalis, Jean Rochefort, Bashung, Arno...) et la très belle photo (en noir et blanc, miam) sauvent un peu tout ça.

Quelques beaux moments surnagent, notamment la deuxième partie avec l'enlèvement de la jeune fille par deux tendres paumés : c'est le naturel des deux acteurs (les belges Bouli Lanners & Serge Larivière) qui fait tout le travail.
Les cinq vieux de la dernière partie, regardant défiler les lignes à haute tension au bord de la nationale comme ils regarderaient défiler leur vie, laissent nos pensées s'envoler un peu...

Car c'est là que le bât blesse : c'est beau, bien filmé, avec de la belle musique derrière... mais au fond, ben rien. Pas d'explication sur les motivations des personnages, ils en sont là juste pour la beauté du geste. Quel intérêt alors? Ces gangsters du dimanche sont là juste pour faire joli.

Seule exception peut-être : le face à face Bashung / Arno, qui se mesurent l'un à l'autre dans un petit banditisme jouissif et vraiment bien trouvé!

PS : l'affiche tue (mais encore une fois, elle n'a rien à voir avec le film...)