Bright Star

C'est à une véritable plongée sensorielle que Jane Campion nous invite.

Toute l'essence du film est résumée dans cette très belle scène où John Keats tente d'expliquer l'expérience poétique à Fanny Brawne.
Quand un homme décide de plonger dans un lac, ce n'est pas pour retourner vers le rivage. Il se laisse immerger, ressent l'eau, les éléments, sans réfléchir, en prenant le temps...

Ici le temps défile lentement, doucement, à travers les saisons et leur empreinte sur le paysage.
On se laisse happer par cette histoire d'amour au XIXème siècle, entre dentelles et dandys (mais ce n'est pas cela que l'on retient).

Le regard est sans-cesse attiré par la grâce des deux personnages principaux, leurs gestes, leurs atours.

Tout cela entouré d'une nature luxuriante, toujours présente, avec des scènes ou des images qui resteront longtemps dans un coin de notre tête : les jeux avec la petite soeur de Fanny, "Toots" (un pendant intéressant au regard d'enfant du poète, le "voleur de feu", celui qui dit la Vérité - qui est Beauté), l'élevage de papillons dans la chambre de Fanny, le poète qui grimpe à la cime d'un cerisier et qui s'y repose, littéralement allongé dessus.

Le plus beau dans tout ça? Ce sont les mots.
Les vers s'intègrent naturellement aux dialogues, et illustrent les images (normalement, c'est l'inverse!).

Une seule idée en tête en sortant du cinéma : me plonger dans les poèmes de Keats très vite!

Mr Nobody

Un film raté.
Il y a pourtant de belles idées, de belles images, de beaux personnages.

Déjà, j'ai un faible pour Jared Leto depuis que je suis ressortie *traumatisée* d'une séance de Requiem for a Dream il y a une dizaine d'années.
Ensuite, j'ai aussi un faible pour Sarah Polley qui jouait en 2003 dans Ma Vie Sans Moi... un autre choc (en bien).
Et Diane Kruger n'est pas mal non plus...

Les différentes vies de Mr Nobody s'emmêlent, s'imbriquent les unes dans les autres. Les temporalités se superposent.
On veut nous perdre dans ce récit confus et fragmenté. Quelle vie a-t-il vraiment vécue? Quel choix a-t-il fait?
Dommage, au bout de dix minutes je soupçonne déjà où tout cela va nous mener (parce-qu'on s'interroge quand même sur le dénouement, comment va-t-il se dépêtrer de cette histoire?)

S'il avait coupé les vingt dernières minutes du film, peut-être s'en serait-il sorti plus honorablement... Who knows...

Bliss

Rien de révolutionnaire ici, mais une bonne surprise quand même!

Premier film de Drew Barrymore, avec une esthétique qui lui correspond parfaitement : un peu destroy, grunge, garçon manqué... Elle se fait plaisir, ça se sent!

Elle trouve une interprète parfaite avec Ellen Page, au visage lunaire et aux yeux peints en noir, adolescente qui cherche sa voie, en marge, forcément.

Les seconds rôles sont attachants, et tout ça donne furieusement envie de se mettre au roller (en moins trash quand même).
Une petite mention pour la BO bien rock, bien sympathique (la scène de la piscine c'est quel groupe?).

Beaucoup // Assez

Ces derniers jours au ciné, j'ai aimé :

// Beaucoup : Les Chats Persans //

Pour le rythme qui pulse, les balades en moto dans Téhéran, la musique underground de là-bas : guitares, métal, rap, samples (la B.O. dépote).

// Beaucoup : Tetro //

Pour le ténébreux Vincent Gallo et le nouveau venu Alden Ehrenreich (un croisement entre Di Caprio jeune et James Dean), ce noir et blanc contrasté comme il faut, Carmen Maura, la façon de raconter Buenos Aires.

// Beaucoup : Le Père de mes Enfants //

Pour ce bel optimisme dans une histoire triste, la beauté et la justesse des trois filles, des moments poétiques : un bain de lumière au pied d'une source en Italie, un chocolat chaud dans un café parisien...

// Assez : Coco Chanel & Igor Stravinsky //

Pour Anna Mouglalis et sa voix grave (une interview vidéo intéressante ici) et pour la musique du Sacre du Printemps de Stravinsky, que j'avais dans la tête en sortant. Cela m'a aussi donné envie de me parfumer au N°5...

// Assez : Les Contes de l'âge d'or - partie 1 //

Pour l'humour qui nous saisit toujours à la fin de chacune de ces légendes urbaines, pour voir un peu comment c'était la Roumanie sous Ceausescu...