White Material

A quoi je pense avec ce film... plein d'images, de références, pas forcément justifiées, juste un ressenti personnel...

Out of Africa (douleur de devoir quitter l'Afrique et ce qu'on y a construit) //
Apocalypse Now (la spirale infernale, la montée de la folie, de la violence jusqu'au défouloir) //
Elephant (l'oppression, le danger... invisibles, sourds, de plus en plus présents) //
Blood Diamond (les enfants soldats) //

Que du cinéma américain, pas forcément sur l'Afrique d'ailleurs... Ils sont très fort pour imprimer des idées dans notre esprit.

Claire Denis réussit à le faire, à sa façon, très personnelle.

On est immergé dans cette situation impossible, où peu de choses sont dites mais beaucoup suggérées.
Isabelle Huppert n'en fait pas trop, elle est parfaite, jamais dérangeante comme à son habitude.
La B.O. est un fil discret qui relie les images et les idées. Encore une réussite des Tindersticks, toute en subtilité.

Nord

Pas beaucoup entendu parler de ce petit film norvégien, on a pourtant peu l'occasion d'en voir.

Peu de dialogues, paysages immaculés, galeries de personnages solitaires... on a tous les ingrédients d'un road trip classique.

Avec au départ notre anti-héros, Jomar, dépressif à tendance piromane, qui part sur un coup de tête vers le Nord, en quête de quelque chose de flou, d'indéfini, que ses rencontres vont aider à cerner... en quête de lui-même peut-être?

Ou d'une part de lui-même incarnée par le dernier très beau plan, en face à face...

Soul Kitchen

Un film "bonne humeur": les aventures à la débrouille de Zinos, émigré turc à Hambourg.

Bonne bouille, il tente de composer entre sa copine Nadine partie à Shanghai, son restaurant, son nouveau chef qui joue les divas, son frère en liberté conditionnelle, une hernie discale...

On s'attache tout de suite aux personnages, et à leur vie nocturne.
Le Soul Kitchen est un endroit incroyable, hybride, où les soirées s'improvisent entre concerts et clubbing.
On rit beaucoup, et la BO donne la pêche.

Fatih Akin confirme ce que je savais déjà, j'adore ses films.
Maintenant il faut que je voie Head On.

The Ghost Writer

Un thriller politique pas comme les autres, tout en subtilité grise et sourde.
Pas de grosses bagarres, de flingues, de course-poursuites... juste quelques petits détails qui mettent très mal à l'aise.

Avec très peu d'effets mais un savoir-faire de maître, Polanski fait monter l'angoisse, et l'on est pris au piège sur cette île au climat maussade (décidemment après Scorsese...) avec ce ghost writer dont on ne connaîtra pas le nom... (très bon Ewan McGregor)

Une Education // A Single Man

Journée placée sous le signe des années 60 hier, avec deux films :

Une Education, ou comment l'univers d'une jeune anglaise de 16 ans (la très jolie Carey Mulligan) se trouve bouleversé par une rencontre avec un homme mûr et cultivé.
Elle écoutait déjà Juliette Gréco, lisait Camus et fantasmait sur Paris. La voilà qui découvre les clubs de jazz, la vie nocturne... mais aussi "l'amour".
Sur ce dernier point je n'ai pas été très convaincue. Je n'ai pas réussi à croire une seule seconde qu'il pouvait y avoir de réels sentiments entre les deux personnages...

Un peu déçue par ce premier film, j'ai été ensuite complètement emballée par A Single Man, de Tom Ford.
Le film doit beaucoup à Colin Firth, acteur discret, d'une beauté calme et chaleureuse.
Tom Ford réussit un film très esthétisant et sobre à la fois.

Esthétisant dans les moindres détails : décors, costumes, couleurs.
La pellicule se pigmente au gré des émotions du personnage : teintes grises et bleutées du quotidien, chaleur des rouges, oranges, bleus éclatants dès qu'il fait une rencontre ou remarque un détail qui lui redonne goût à la vie. Il y a des plans magnifiques, parfois soulignés par un ralenti, presque aussi beau que de Wong Kar Wai.

Sobriété dans le traitement du sujet, le deuil impossible d'un amour absolu : à aucun moment souligné par des effets grandiloquents (je pense notamment à la musique qui envoie souvent les violons pour nous tirer les larmes dans les mauvais films).

Un très très beau film.

Shutter Island

J'ai plutôt marché dans cette histoire qui brouille les pistes constamment.

Je n'avais rien lu sur le film ou le bouquin avant, je connaissais très vaguement le sujet...
Difficile d'en parler sans révéler des choses.
On passe en deux heures du film-enquête à la théorie du complot puis tout devient fou et l'on ne sait plus bien qui/quoi croire...

L'ambiance est extraordinaire (en même temps les lieux et l'histoire sont des sujets parfaits) et l'on suit avec fébrilité Scorsese et Leo sur toutes les fausses pistes qu'ils veulent bien nous donner...

Fantastic Mr Fox

Un petit film récréatif pour reprendre le chemin des salles, j'ai plus d'un mois de retard sur les sorties!

Peut-être légèrement déçue, mais j'ai tellement aimé La Famille Tenenbaum, La Vie Aquatique et The Darjeeling Ltd que j'en attendais peut-être trop?

Un bon moment quand même, et en complément je conseille cette interview musicale très chouette de Wes Anderson (les BO de ses films sont toujours super).