Bat for Lashes @ Trabendo

Il y a des fois où on s'en veut. De ne pas avoir découvert un artiste plus tôt et d'avoir raté ses dates sur Paris par exemple.
C'est le cas pour Bat for Lashes. C'est son quatrième concert dans le coin (une Cigale pour les Inrocks, un Nouveau Casino, un Rock en Seine) et c'est juré on n'en ratera plus aucun!

Un petit concert merveilleux : 1h15 dans l'univers de Natasha Khan et de ses trois musiciennes (violons, claviers, boites à rythmes, chants...). La demoiselle n'a sorti qu'un seul album, Fur and Gold, le concert est donc limité ! Elle nous gratifie pourtant d'une reprise de Tom Waits et d'un inédit.

Dès la première seconde, on est subjugué... Quelques notes de la comptine de La Nuit du Chasseur qui enchaînent sur les basses de Trophy... et c'est tout l'album qui nous ravit dans sa version live : tous les morceaux sont sublimés, arrangés, prennent vie.
Il m'arrive rarement d'être convaincue dès les premières notes en concert. Seuls quelques groupes ont réussi ce tour de force: Sigur Ros, Interpol, PJ Harvey... Ce sont des artistes qui ont une aura particulière, qui ne font pas semblant, ne minaudent pas.

Natasha Khan ne minaude pas non. En bonne londonienne elle s'étonne du calme qui règne entre les chansons, entrecoupé par les cris d'amour d'un loup-garou dans le public !
"Is there anybody out there?" Oui! Tout un public pendu à ses lèvres et à sa voix étonnante (les comparaisons avec Björk prennent alors tout leurs sens). Une soirée "very emotionnal" qui laisse présager plein de beaux concerts à venir.

Pas de superbes photos comme j'aurais voulu malheureusement, nous sommes arrivées trop tard pour être bien placées...
J'essaierai de me rattrapper ce week end à Londres, si je trouve une place pour une de ses deux dates déjà complètes (c'est pas gagné!)
.

L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (ouf!)


Retour aux sources de mes séances cinéma à Paris, à l'UGC des Halles pour changer de carte PASS (suis pas *trop* moche sur la photo pour une fois, c'est perturbant ces séances photo webcam improvisées!!).

Comme on est là, on va voir Jesse James, long film aux images superbes, quoiqu'un peu longuet parfois (2h39 tout de même!).
Les acteurs sont tous très bons (mention spéciale pour Casey Affleck et son sourire indéfinissable) et entourent Brad Pitt dans une atmosphère tendue et imprévisible.

Un secret

En sortant du boulot, petite balade dans le 9e du côté de la Rose Bakery.
Pas de chance, encore fermé. C'est ma deuxième tentative pour goûter aux fameux gâteaux anglais de ce traiteur/épicerie/salon de thé hybride. Jamais deux sans trois ;)

On bat le pavé dans l'air glacial de la fin d'après-midi, à la recherche de pelloches pour le week end prochain à Londres, et on atterrit dans un petit café très sympa : café viennois / thé "pomme d'amour". Mmmm, ce thé est une tuerie...


Un Secret au Pathé Wepler...un film à classer dans ma catégorie "pas mal", si certains voient ce que je veux dire ;)
Ca se laisse très bien regarder... mais ça n'est pas non plus la grosse révélation (décidément j'ai du mal avec le cinéma français...).

Back to School




Paris - Hanoi


Retour dans le 11e, un coin de Paris que j'ai déserté et que pourtant j'adore, pour se retrouver dans un minuscule resto vietnamien rue de Charonne.

Tout est fait pour nous mettre dans l'ambiance : la déco rouge sombre, les odeurs, la cuisine ouverte sur la salle, les baguettes disposées dans des vases sur chaque table.
On y mange super bien, dans un joyeux brouhaha et un peu serrés avec les autres clients mais c'est la rançon de la gloire : les gens font la queue dehors pour rentrer! (mieux vaut arriver tôt).
Le service est speed mais souriant. Les plats très copieux et pas cher : on mange bien pour 10/15 € (pour une faim raisonnable de demoiselle, pour les messieurs compter peut-être un peu plus).

Bref un bon plan à partager! Merci Caro pour cette découverte!
Je me lèche encore les babines de ma soupe crevettes/nouilles/coriandre/porc laqué... ;)

Paris - Hanoi
74 rue de Charonne
75011 Paris

La photo c'est juste une très jolie cour du 11e arrondissement, rue Popincourt ;)

Michael Clayton


Comment résister à un tel appel : un film un peu "engagé" avec George Clooney au générique !
Ben oui, parfois je suis aussi une midinette, et j'aime bien ce genre de film où l'on enquête et l'on fait éclater la vérité. Pas un hasard si je me repasse en boucle les films de Pollack (au générique lui aussi, en tant qu'acteur et co-producteur) et Pakula.

Là pour le coup on peut être déçu. Car Michael Clayton n'est pas un film sur une enquête, mais sur comment un homme arrive à un point B sans qu'on sache trop où se trouve le point A. Complexe.
Trop de pistes, trop de personnages ébauchés, de dialogues inexpliqués... Pourtant certains seconds rôles sont essentiels à l'intrigue : l'avocat qui envoie tout balader et la conseillère juridique de la firme mise en cause (des acteurs anglais je crois).

Il n'y a pas d'enquête. Tout est centré sur le personnage de George Clooney (là par contre on en a pour son argent, quelle classe), un peu à la dérive, qui se retrouve avec un choix de conscience à faire, un choix de vie.

La meilleure chose à faire : aller voir le film sans a priori, sinon comme moi vous allez attendre pendant deux heures que ça démarre :)
Ca vaut le coup d'oeil.

La blogothèèèque

Un site qui tue, super initiative : les concerts à emporter de la blogothèque !

En gros le principe : faire jouer des groupes dans des endroits improbables et capter tout ça en vidéo. Ca se passe donc un peu partout, dans la rue, à l'improviste, avec la complicité des artistes qui acceptent de participer.

Une super sélection, entre autres : Architecture in Helsinki (cherchez bien vous verrez notre Rita!), Keren Ann, Andrew Bird, Arcade Fire (à visionner absolument, un GRAND moment), The National, Tahiti Boy, Cali, Piers Faccini, Herman Düne, Divine Comedy, Elysian Fields, Erik Truffaz & Ed Harcourt, Stuart Staples.. (pour les plus connus).

Mes petites chouchoutes : Au Revoir Simone !


Parfois je me dis qu'on a vraiment raté un truc il y a quelques années... il y avait des idées, du potentiel, une envie, quelque chose qui nous dévorait...
Rétrospectivement, je nous vois un peu comme les Paul & John du web musical... période "ados qui restent enfermés dans leur chambre à inventer leur monde".

Ca fait de bons souvenirs, c'est déjà pas mal ;)

This is England


Dans la lignée de Control, mais plutôt dans le genre social que musical, This is England prolonge notre immersion dans l'Angleterre des années Thatcher.

Le grain du film est épais, la reconstitution de ces années-là très réaliste : un peu comme un épisode de Cold Case (même si ça n'a rien à voir, où je trouve mes comparaisons moi??), on s'efforce de recréer une époque à travers la musique, les fringues, le maquillage, les coupes de cheveux... Et c'est très réussi !

Le film est absolument porté par Thomas Turgoose, gamin tout cabossé au rire communicateur, à la gueule de gros dur et aux yeux d'enfant. C'est fou sa capacité à composer à la fois sur le registre adulte et enfantin. Le dernier plan, regard caméra au bord de l'océan, est à ce titre le plus confondant.

Suburbia Blues


Dans la cohue du métro parisien, la pensée se balade... d'escaliers en correspondances, couloirs carrelés, odeurs souterraines, visages fatigués, silhouettes pressées de business men/women : costumes, tailleurs, malettes, sacs à main. Employés de bureau, transpirant parfois de professionnalisme, suintant souvent de résignation : pas le choix, faut bien bosser.

Retour en banlieue, là où tout a commencé. Back to the 90's.
L'adolescence, les choix qu'on repousse tant qu'on n'a pas la solution. Qu'est-ce qu'on veut devenir?

Quatre filles, quatre choix. Quelques années plus tard ça fait deux et deux : deux enfin fixées dans un boulot qui leur plaît, deux en devenir.
Pourquoi est-ce si dur de se définir dans un domaine? Pourquoi on culpabilise tant à vouloir sans cesse s'échapper? C'est ça devenir adulte?

26 ans bientôt et toujours dans l'incertitude, ce sentiment qui nous fait nous sentir vivants...

I'm a bad baaad girl

D'abord parce-que j'ai craqué sur les bonbons à l'expo Tokyo du Bon Marché (il était temps), ensuite parce-que je ne peux pas résister à prendre en photo de belles photos...

La partie commerciale (sooo expensive...):

La partie expo :

Mon butin :

Le Roi Lear


Après une course effrenée pour arriver à l'heure (mais quelle idée de mettre d'aussi beaux théâtres en dehors de Paris!!) nous voilà débarqués, haletants, dans la grande salle du Théâtre des Amandiers (réminiscences du lycée, mémorable Révizor de Gogol avec sa tour de Babel).
La pièce vient juste de commencer. La scène est immense, habillée d'un plateau incliné, troué de trappes, et qui se fragmentera, tel une construction mentale (cf le roi Lear qui perd la raison au milieu de la pièce), au fil des quatre heures que dure le spectacle (oui oui, quatre heures !!).

La mise en scène est inventive, elle utilise les ressources de la salle, l'interactivité avec le public, bref on ne s'ennuie pas!

Jeux d'ombres portées sur le grand mur du fond, accompagnement musical (tambours, triangles, trompettes..), acteurs polyvalents (une fille jouée par un garçon et vice versa), trouvailles visuelles (de la poudre jetée aux yeux : rouge pour le sang, blanche pour la vieillesse).

Certains acteurs sortent du lot : le roi Lear (Nicolas Bouchaud), le fou/Cordélia (Norah Krief), le duc de Kent (Nadia Vonderheyden) ... Etant plutôt néophyte en théâtre, je suis émerveillée par leur énergie, leur aisance sur scène, leur facilité à changer de registre en un claquement de doigts, leurs voix...
Ca doit être épuisant quatre heures de pièces jouées cinq fois par semaine... et quel texte!

Une expérience à renouveller plus souvent. Pourquoi pas un cycle Shakespeare à Paris cette année?


On peut voir la pièce à Nanterre jusqu'au 27 octobre, plus d'infos sur le site du théâtre (c'est vraiment accessible, en tarif jeune, ou adhérent FNAC à 16 €).

Et pour revoir ses classiques (fantastique passe-temps au boulot), on dit merci à Wikisource .

I just don't know what to do with myself


Sicko


Séance de rattrappage au MK2 Bibli (que je fréquente de plus en plus en ce moment, il est trop bien ce ciné) pour aller voir le dernier opus de Michael Moore.

Sacré Michael.
Toujours le même, Robin des Bois moderne défendant les pauvres et les opprimés.
Ce gars est sympathique, vraiment... il a entreprit un travail énorme à travers ses documentaires et on voit bien qu'il se donne à fond, toujours dans la provoc et sur un ton faussement innocent.

Bien sûr, le film énerve parfois : nous ne sommes pas le public visé au départ. Le film est fait pour des américains, et il n'hésite pas à tirer un peu trop sur la corde sensible : violons, piano, gros plan sur les larmes des victimes. Tout ça parait un peu facile.

C'est d'autant plus flagrant que Michael fait un petit arrêt en France pour comparer notre système de santé au système américain. Même s'il est clair que notre système est le meilleur au monde par rapport au bien être de la personne, il évite de parler de tous les dysfonctionnements et abus. Bref, il montre ce qu'il veut bien montrer, ce qui sert son propos.
A ce titre, le documentaire n'est pas vraiment impartial. C'est la marque de Michael Moore, il parle d'un point de vue bien déterminé au départ et ses démonstrations sont discutables.

Mais peut-on vraiment lui jeter la pierre? Grâce à lui des sujets de société tabous aux Etats Unis sont débattus et les gens se réveillent un peu.

Reste que tout rela nous semble hallucinant, absurde et impensable... Le pire étant que malgré ses éloges sur le système français, nous prenons clairement la même voie que les Etats Unis, doucement mais sûrement. Ca fait peur...

Nuit Blanche

Nuit Ardente aux Tuileries - Compagnie Carabosse

? @ l'Eglise Saint Paul - Robert Stadler

Karambolage / Ce qui me manque @ Maison de l'Europe - Arte / Claire Doutriaux

Plus d'infos .

Control


Pour changer complètement et se retrouver sur une autre planète, Control réussit son beau pari : nous emmener dans le Manchester des années 70 et assister à la formation du groupe Joy Division.

Anton Corbijn plante le décor musical et spirituel : Bowie/ Buzzcocks/ Sex Pistols/ les poèmes de Wordsworth/ pintes et caves en guise de salles de concert.

Sacrée époque.

La musique de Joy Division, plus vraiment punk et pas encore cold wave, émaille le film, lui donne son rythme absolu. Bonheur d'écouter sur grand écran ce son grave, tendu et nerveux... et de re-découvrir ces chansons à la lumière de leur contexte personnel (même si celui-ci est forcément orienté : le film est une adaptation du bouquin de Deborah Curtis, la jeune épouse délaissée...).

L'histoire se déroule toute seule, implacablement, notamment grâce à la qualité de ses interprètes.
Sam Riley EST Ian Curtis.
Le regard sombre, perdu, vague, tendre.
La gestuelle.
C'est impressionnant de réalisme.

L'image est très belle aussi, on dirait un film de photographe : un noir et blanc parfait, contrasté juste comme il faut, des cadrages dignes d'être encadrés... Et les visages de Ian, Debbie, Annick qui restent collés à notre rétine photosensible.

Justement en parlant de photo, celles de Pierre René-Worms, prises lors de la seule date parisienne de Joy Division en 1979, sont exposées à la galerie Agnès b. (rue du Jour derrière les Halles) jusqu'à aujourd'hui (tsss y'a vraiment des infos qui sont mal relayées par les médias). Je compte bien y faire un saut dans la journée par curiosité...

Wuthering Heights


Kader Belarbi a un gros potentiel de chorégraphe.

Pour un premier ballet, Wuthering Heights impressionne. Depuis le temps que je voulais voir ça, je ne suis pas déçue.

De très très beaux moments, surtout quand la musique s'emballe (une musique originale qui rappelle Stravinski, Debussy...) et que les mouvements se font violents. La mise en scène foisonne de bonnes idées : des fleurs qui tombent du ciel et "plantent" littéralement le décor, des voiles qui partitionnent la scène (une allusion aux différents niveaux de lecture et points de vue du livre ?), un arbre plié en deux qui suggère le vent et sert de perchoir aux danseurs (on dirait un bonzai géant), des danseuses-fantômes qui traversent la scène en volant (des sylphides modernes), des canapés sur lesquels les danseurs roulent, marchent, se recroquevillent (métaphore du confort d'un intérieur bourgeois), des vitres qui séparent le dehors du dedans et derrière lesquelles les amoureux se morfondent, la démultiplication des Catherine et Heathcliff comme une catharsis schizophrénique...

Visuellement, c'est très très beau. Tout le potentiel de la scène de l'Opéra de Paris est utlisé.

Laetitia Pujol est une Catherine frêle et espiègle (ma malchance en matière de distribution me suit, je ne verrais décidément jamais Marie-Agnès Gillot), Nicolas Le Riche est un Heathcliff qui porte tout le spectacle, gagnant en intensité au fil de l'histoire. Un très grand danseur, trop rare à mon goût sur la scène de l'Opéra. Mention spéciale aussi pour Nolwenn Daniels, une Isabelle intense qui nous offre un des plus forts moment du ballet dans la scène de "séduction" avec Heathcliff (quelle violence... c'est à ce moment que la danse prend tout son sens, je sens mon corps qui se contracte, mes pieds se tordent, je rentre complètement dedans).

Il fallait le faire, Kader Belarbi a su faire les bons choix pour adapter une oeuvre difficile et au summun du romantisme. Chapeau.

Un petit clin d'oeil musical pour quelqu'un qui se reconnaîtra ;)

In Rainbows


Ca y est.

Enfin.

Après bien des tours et détours, le voilà.

Le dernier album de Radiohead.

Et encore une fois, ils font fort.

Disponible en téléchargement (à chacun de fixer son prix, une belle preuve de confiance envers leurs fans) ou en commande uniquement sur leur site à partir du 10 octobre 2007.

I can't wait...

Les Composantes

Grâce à un petit buzz sur le net et à une amie motivée pour s'aventurer jusqu'à Charenton, j'ai découvert l'univers de deux jeunes stylistes touche-à-tout: Morgane & Zoé.

C'est à la Maison des Artistes à Charenton, dans un charmant petit atelier, qu'elles nous accueillent cette semaine pour une vente très privée. On a l'impression de pénétrer dans le grenier des merveilles : une impressionnante collection de bottes en cuir "vintage" monopolise toute la longeur de la pièce, des accessoires divers sont disposés sur des meubles, cachés dans des casiers en bois ou pendus le long du mur. Sacs, gants, bijoux, écharpes, bonnets, foulards, chapeaux, chaussures, bottines, ceintures, blouses, robes... tout est sublime. Et nos hôtes sont d'une incroyable gentillesse.

Alors forcément, j'ai craqué :)

Vu la qualité de ce qui est proposé, les prix sont raisonnables. Une autre vente serait prévue vers Noël, en voilà un bon plan "cadeaux"!

Plus d'infos sur leur page myspace.
La vente termine dimanche 7 octobre 2007!

L'Age des Ténèbres


J'ai été touchée par quelque chose dans ce film.
L'aura d'un homme qui se désespère sous la platitude et l'absurdité de sa vie. Malgré un début un peu déroutant (les fans de Rufus Wainwright doivent être aux anges... ou dubitatifs?) et un parti pris fiction/réalité inhabituel, ce film a un je-ne-sais-quoi qui me trouble.

C'est typiquement le genre de film sur lequel on tombe en zappant sur ARTE, et qui malgré sa grisaille, nous scotche.

Les scènes à l'hopital avec sa mère mourante. L'imagination de son propre enterrement. La maison au bord de la mer et la quiétude qui y règne... Des gens qui s'affairent au jardin.

Un panier de pommes. Qui devient nature morte.