Un baiser s'il vous plaît

Un petit film un peu longuet mais parfois drôle sur les aléas de l'amour, le hasard, la fatalité, le petit grain de sable qui vient tout chambouler quand tout semble parfait... Moins "léger" qu'un Woody Allen ou qu'une comédie romantique classique, cela fait réfléchir aux conséquences d'un égarement, d'une toute petite chose qui devient grande.

(Palais de) Tokyo - Hotel

En passant devant le Palais de Tokyo hier soir, l'idée nous est venue d'y faire un tour pour nous réchauffer et y boire un verre...

Je voulais voir depuis un moment l'installation sur le toit du musée, l'Hôtel Everland : une chambre éphémère posée tout en haut, avec une vue imprenable sur la Seine et la Tour Eiffel... à louer à la nuit.

Et puis j'en ai profité pour tester le FotoAutomat (encore là quelques jours courrez-y!) : pour 2 € je suis repartie avec mon portrait roots à l'ancienne (ah que de souvenirs), c'est toute son imperfection qui en fait l'intérêt!

Il paraît qu'il en reste quelques-uns comme ça à Berlin... à tester en février alors!

Version "vintage" 1985 :

Version 2007 :

drôle de nom pour un château...

Voilà un aperçu de mon Noël cette année : nature, village, chapka, houx, illuminations dans le jardin (trop eu la flemme de sortir prendre des photos le soir, ça en valait pourtant la peine!), et la crèche, kitsch mais originale : Tintin au Tibet!

Et vous ça a donné quoi votre Noël ?

It's all so good

Cette année, Woody m'a murmuré "Jouailleu Nouel" avec son accent américain et sa clarinette en bandoulière. Cette année il a chanté pour moi, m'a joué La Vie en Rose, C'est Si Bon, Mon Beau Sapin...

Emerveillée, je me suis repassé les scènes de Manhattan, Hannah et ses Soeurs, Tout le Monde dit I Love You... J'ai repensé à New York et je me suis promis d'y retourner bientôt. D'aller dîner chez Elaine's. De regarder le jour se lever sous le pont de Brooklyn...

Je l'ai regardé, tout petit sur cette grande scène, entouré de très bons musiciens, faire de son mieux pour sortir les notes de son instrument. Il nous a dit "je fais de mon mieux pour la musique, si c'est pas ça vous pouvez toujours aller voir mes films!".

Merci merci merci pour ces deux heures de New Orleans Jazz Mr Allen! Et Merry Christmas!

I'm not there

Un peu partagée sur le film de Todd Haynes.

Un casting génial, de vraies bonnes idées (faire jouer Dylan par un gamin noir ou une femme) qui servent vraiment bien l'entreprise de déroutement que le film opère sur le spectateur.
On ne sait jamais où l'on est, on se demande : est-ce lui, ou elle, une incarnation partielle, abstraite?
Les acteurs sont parfaits (oui oui oui, Cate Blanchett est extraordinaire - ça donne presque envie d'aller voir le film sur Elisabeth, c'est dire), et vraiment bien choisis... Julianne Moore en Joan Baez (!), Charlotte Gainsbourg en épouse déçue...

On regrette un peu le côté inaccessible : impossible de suivre le fil et de comprendre toutes les clés du film si l'on n'est pas un spécialiste de Dylan, sa vie, ses idées, ses influences, son oeuvre...

Tout ça ne m'a pas empêchée de beaucoup aimer le film (la photo est magnifique, et le choix des morceaux de Dylan - en versions originales ou réinterprêtées - vraiment judicieux). Toutes ces facettes de la vie de Bob sont hallucinantes... quelle vie! quelle richesse! quel mystère entoure cet artiste...

Au final ce sont six personnages qui ont un peu de Dylan en eux... mais sait-on vraiment?


expo Steichen @ Jeu de Paume

Une très belle exposition au musée du Jeu de Paume qui a ravit l'apprentie historienne de l'art que je suis (j'étais?).

Première rétrospective de cette ampleur sur Edward Steichen, un grand monsieur dans l'histoire de la photographie, qui a passé sa longue vie à se déplacer d'un continent à l'autre, de New York à Paris, Londres et Volangis principalement.

Curieux de tout, inventif, passionné d'expérimentations (cela se voit très bien dans l'exposition où l'on peut observer plusieurs techniques et supports de tirage) et d'horticulture (!), il a notamment collaboré à la revue Camera Work fondée par Alfred Steiglitz (revue célèbre pour ses magnifiques reproductions sur papier Japon, considérées par Steichen comme équivalents à des tirages originaux).

En bref une exposition à ne pas manquer, où l'on peut admirer les premières "photos de mode" et "photos de pub" connues, des portraits de célébrités (d'Auguste Rodin, son "mentor", à Greta Garbo et Fred Astaire...), les expérimentations diverses du photographe (notamment son travail sur l'abstraction à partir d'objets du quotidien pour parvenir à des motifs textiles)...

L'expo s'achève sur la notion même d' "exposition" au sens muséologique du terme, pour laquelle Steichen aura fait beaucoup (étant lui-même conservateur au MoMA à la fin de sa carrière, ça aide), et sur une évocation de son ambitieuse exposition itinérante, The Family of Man, qu'on peut désormais admirer au Château de Clervaux, au Luxembourg.

A voir au Musée du Jeu de Paume jusqu'au 31 décembre 2007.

Scout Niblett @ Nouveau Casino

Atterrée. Par l'incompétence criante de l'équipe technique du Nouveau Casino lundi soir. Un son pourri, un light show dégueulasse, une artiste sur les nerfs.

Agressée. Par ses hurlements, la batterie mécanique, la guitare saturée. En désespoir de cause, Scout Niblett a opté pour une setlist plutôt "noisy", un style inattendu qui ne sied pas vraiment à sa voix délicate (et incroyable!) à mon goût...

Intriguée. Par sa personnalité. Son allure de chat sauvage. Son look d'ado grunge déglinguée: cheveux collés, chemise à carreaux... pas vraiment raccord avec ses origines anglaises... hier soir on l'imaginait plutôt en bouseuse américaine, fille de Kurt Cobain et de Will Oldham. Ce mélange de rudesse et de fragilité qui émane d'elle. Cette "no-attitude" tellement fraîche et vraie dans le paysage indé.

Frustrée. Non vraiment ce petit concert a un goût de reviens-y. Pour profiter de ces quelques sublimes ballades qu'elle nous a joué dans de meilleures conditions. On se prend à vraiment regretter les concerts à la Guinguette Pirate... :(



la chambre noire

Ah la la, il fait trop beau aujourd'hui... Pourquoi je choisis toujours les dimanches ensoleillés pour aller m'enfermer dans une pièce sombre entourée de produits chimiques?

La réponse ce soir peut-être, si j'ai le temps de scanner le produit de cette journée ;)

soirée photo

Larry Clark @ MEP (jusqu'au 06/01/2008)

Quel meilleur endroit pour flâner le mercredi soir que la Maison Européenne de la Photographie? L'entrée du musée est gratuite de 17h à 20h.. ;)

Flânerie intelligente hier soir, pour les derniers jours de l'expo sur Tulsa, le premier livre de photos de Larry Clark, connu pour ses collaborations avec Harmony Korine et le désormais culte Kids.
On fait le tour en trois quarts d'heure, pas énormément d'images, ce qui permet de mieux les apprécier. C'est très beau, un peu comme la chance du débutant, ou le génie qui s'ignore...
Des images pas du tout préméditées, prises là, comme ça, comme on prendrait nos amis et notre vie de tous les jours. Sauf que là le quotidien est... décalé! Pas étonnant que ça ait tant marqué et influencé le cinéma (Gus Van Sant et Scorsese notamment). On pense à Nan Goldin ou Moins que Zéro de Bret Easton Ellis.
Sauf que là c'est l'Amérique profonde et pas la jeunesse californienne dorée qui se cherche.


Paysages Manufacturés

Après ça, on enchaîne avec un documentaire photo sur Edward Burtynsky, de Jennifer Baichwal.
A voir pour découvrir le travail de ce photographe à la conscience écologique aiguisée qui fait de magnifiques images. Une démarche militante, qui tente de dire "stop" avant qu'il ne soit trop tard.
Dommage que la réalisatrice passe un peu à côté de son sujet en ne rendant pas bien justice au fil conducteur du photographe.

My Blueberry Nights

S'attaquer à Wong Kar Wai, ça n'est jamais facile. Parce qu'on a trop aimé In the Mood for Love, on est prêt à tout pardonner, même les films mineurs.

Je n'ai presque rien gardé en mémoire de 2046... peut-être que My Blueberry Nights sera plus facile à digérer... Le film n'est pas mauvais, mais l'esthétisme qui est la marque du réalisateur ne nous touche pas comme dans ses films "chinois".

Ici, il s'attaque à l'Amérique. Les monstres sacrés : New York et le métro aérien, le road movie, les petits boulots dans les "diners" qu'on trouve au bord de la route... Ce qui pourrait apporter de la fraîcheur à son univers est estropié par ce style si reconnaissable dont il n'arrive pas à s'affranchir...

Malgré tout c'est très beau bien sûr...
Certains acteurs sortent du lot : Rachel Weisz magnifique, Nathalie Portman dans une composition très fine, à la limite de la vulgarité... (cheveux peroxydés, épaules bronzées, t-shirts bariolés...). Norah Jones aux lèvres sucrées est convaincante, Jude Law trop sage, trop beau... on dirait qu'il manque un peu d'espace pour donner de l'épaisseur à son rôle, dommage.
Une très belle apparition de Chan Marshall aussi (alias Cat Power), qui habite déjà le film avec ce qui reste ma chanson préférée d'elle: "The Greatest" (j'ai toujours les larmes qui me montent aux yeux sur les premières notes, comment quelque chose de si triste peut être si beau?). Elle est troublante cette fille, il y a quelque chose de sauvage dans son regard...
La B.O. est comme d'habitude de très bonne tenue, avec pourtant un choix saugrenu : la reprise du thème d' In the Mood for Love à l'harmonica...bizarre.

L'histoire a du mal à démarrer.
C'est Elizabeth, qui sort d'une rupture, et qui raconte ses peines de coeur à Jeremy, un barman qui sait écouter. Le récit décolle vraiment quand elle décide de partir, après un baiser volé dans son sommeil. Il lui faudra 300 jours pour se perdre et se retrouver, sur la route, à Memphis, Las Vegas, rencontrer des gens, voir un peu ce qui se passe dans la vie des autres, pour finalement guérir et se retrouver au même endroit qu'au début : dans ce café parfait, pour un baiser parfait, avec ce mec parfait.

Parfois, il faut en passer par toutes ces choses pour aller mieux, tourner la page, vivre avec soi-même et avec les autres.

A plusieurs reprises, j'ai pensé à High Fidelity: la scène dans la rue au pied de l'immeuble, à épier les faits et gestes de celui qui est parti, comment digérer une rupture...

Un Wong Kar Wai mineur donc, mais pas détestable, contrairement à ce que j'ai pu lire ici où là...

La nuit nous appartient

Un de ces films auxquels on repense car ses images nous ont marqués.
Une belle esthétique alors, qu'on aime les films de flics ou non (on est un peu plongés dans leur quotidien : réunions, célébrations diverses, protection rapprochée, bruits de couloirs...).
Un noir très noir, impénétrable. Le gris de la pluie, flou et brumeux. Le gris d'un nuage de fumée, comme un voile. Le blanc de la poudre.

Le visage de Joaquin Phoenix aussi, qui change, s'empâte, se ferme... après Johnny Cash dans Walk the Line, c'est le rôle d'un homme qui change de vie.

Naïs

J'ai été tellement raisonnable à mon dernier passage chez Les Composantes (Morgane et Zoé)...

C'est fou, même pas un gros craquage, juste un petit plaisir grâce à Naïs et ses bijoux si délicats.

La preuve en image :

Pour info, leurs ventes privées continuent les 16, 17, 22 et 23 décembre 2007 et l'on pourra bientôt commander en ligne. Pratique pour trouver de jolis cadeaux :)

Paname

Lu dans Libé cette semaine, un article sur le dernier livre de Sergi Pàmies, intitulé sobrement "Le Dernier Livre de Sergi Pàmies", un recueil de neuf nouvelles (l'auteur apprécie le format court).

La double page m'a donné envie de découvrir ce bouquin, et hier dans le métro, je retournais sans cesse dans ma tête ce passage :

" Dans «l’Océan Pacifique», c’est un pur ravissement de voir la manière dont Pàmies parle de Paris et du caractère intrinsèquement désagréable de ses habitants. Sur le ton sérieux et informé du travel writer ou de l’anthropologue qui en a vu d’autres, il explique que Paris est une ville idéale pour se sentir coupable. «Ici, le sentiment de culpabilité ne tranche ni avec l’architecture, ni avec le climat, ni avec le caractère d’une bonne partie des habitants. Même les flaques d’eau ont l’air d’être placées de façon stratégique afin que ceux qui en sont victimes se sentent coupables d’avoir marché dedans.» "

Une façon inédite de voir Paris, à laquelle je n'avais jamais pensé...

Hushpuppies @ Cigale

Il y a ces moments où l'on se sent vivant. Tout nous étonne. On a des yeux d'enfants.

On voudrait être nulle part ailleurs.

Ce soir, la Cigale. Cinq gamins de trente ans ont réunis tous ces gens sous le plafond doré. Vestes cintrées, cravates noires, derbys aux pieds, ils ont la classe.
C'est un "Trip to Vienna" endiablé qui nous prend au corps. La tête secoue, le reste suit. C'est un battement, une pulsion.

Jamais vu autant de slammers risquer leur peau. C'est le saut de l'ange à chaque fois, un mouvement inconscient qui les fait tomber. La masse en dessous récupère, docile, fébrile, déchaînée, attentive.

Le larsen nous prend aux oreilles. Elles résistent, puis se rendent. C'est trop bon comme ça. Laissons nos pattes se délier, elles fondent dans la musique, puissantes, telles mille corps tendus vers la scène où le merveilleux a lieu : les Hushpuppies envahissent tous nos sens!


De l'autre côté

Partis pour voir La nuit nous appartient au MK2 des quais, après un dîner au Jaurès (le joli bistrot juste à côté), mais l'heure a tourné vite vite vite et nous n'étions pas du bon côté du canal. On opte alors pour De l'autre côté (ah ah) de Fatih Akin, belle coincidence.

Magnifique, une vraie histoire, de vrais personnages qui se croisent, qui s'aiment et qui s'abîment.
Pas vu Head On, trop envie maintenant.

Des passages sur la route qui me rappellent le film de mes vacances en Islande : paysages qui défilent, regard perdu, la route à perte de vue.... Les deux heures passent comme deux minutes et l'on aime se perdre dans les rues d'Istambul, Hambourg et Brême...
Envie de découvrir ces cultures différentes : Allemagne / Turquie.

Envie d'avoir la même petite librairie, et d'être assise derrière le bureau :)