Die Zauberflöte

Je reviens juste d'une représentation de la Flûte Enchantée au Théâtre du Gymnase (très joli théâtre).

Première expérience de l'opéra, un esprit un peu amateur, sans prise de tête, mais avec de vraies belles voix et des acteurs en herbe. Je n'y connais rien, je ne me risque pas à une critique. Juste le frisson qui court sur ma peau en reconnaissant certains airs...

" Il faut apprendre à aimer. - Voilà ce qui nous arrive en musique : il faut d'abord apprendre à entendre en général, un thème ou un motif, il faut le percevoir, le distinguer, l'isoler et le limiter en une vie propre; puis il faut un effort et de la bonne volonté pour le supporter, malgré son étrangeté, pour exercer de la patience à l'égard de son aspect et de son expression, de la charité pour son étrangeté : - enfin arrive le moment où nous nous sommes habitués à lui, où nous l'attendons, où nous pressentons qu'il nous manquerait s'il faisait défaut; et maintenant il continue à exercer sa contrainte et son charme et ne cesse point que nous n'en soyons devenus les amants humbles et ravis, qui ne veulent rien de mieux au monde que ce motif et encore ce motif. - Mais il n'en est pas ainsi seulement de la musique : c'est exactement de la même façon que nous avons appris à aimer les choses que nous aimons, finalement nous sommes toujours récompensés de notre bonne volonté, de notre patience, de notre équité, de notre douceur à l'égard de l'étranger, lorsque pour nous l'étran­ger écarte lentement son voile et se présente comme une nouvelle, indicible beauté. De même celui qui s'aime soi-même aura appris à s'aimer sur cette voie-là : il n'y en a pas d'autre. L'amour aussi, il faut l'apprendre. "

Nietzsche, Le Gai Savoir, Livre Quatrième, 334

J'aime beaucoup ce passage... j'y pense souvent quand j'écoute de la musique.

99 F & Paris by night

Pas grand chose à dire du film à part que je n'ai pas aimé. C'est un univers qui ne me touche pas, même si le ton peut donner envie de lire le livre.

Ce qui fait un bien fou, c'est la soirée qui continue, un dîner-karaoké-kitsch grâce aux fêtards du 1er étage du "Jules & Jim" (je recommande ce resto, au MK2 Bibli), la balade ensuite à travers tout Paris la nuit : Bibliothèque, Austerlitz, Bastille, place des Vosges, Temple, Grands Boulevards... aie, mes pieds en souffrent encore, ça faisait longtemps :)
Alors quelques coups de pédale en vélib' pour m'achever jusqu'à la place de Clichy (ça grimpe!) et dodo bien vite au chaud.

back again

On prend les mêmes et on recommence... 1er cours de l'année ce soir, it's good to be back :)

La Vengeance dans la Peau

Vue plus tôt cette semaine, la suite et fin (pour l'instant?) de la trilogie Jason Bourne. Beaucoup de plaisir et de rigolade (non mais franchement, c'est pas crédible parfois) et la tristesse de quitter ce personnage attachant, James Bond amnésique et existentiel.
Le point positif de cette série c'est aussi qu'elle fait voyager : Berlin, Goa, Londres, Paris, Madrid, Tanger... :)

god i love week ends

Pour fêter ça, un tajine dans le four et une petite compile!


Mon frère est fils unique


Quelques impressions seulement...

Une belle histoire, vivante, chantante, comme la langue italienne. Des acteurs beaux et bons, on n'arrive pas à les départager... Riccardo Scamarcio, croisement animal entre Joaquin Phoenix et Benicio del Toro, ou Elio Germano, un héros qui évolue au fil de ses révoltes ?

Plus le film avance, plus il est bon. On suit l'évolution de "la teigne", insupportable gamin insoumis au début, mais qui sait observer, écouter, apprendre, et qui devient finalement un homme, libéré de son pygmalion. La chronique humaine prend le pas sur la chronique politique : deux frères qui s'opposent, l'un fasciste trop influençable, l'autre communiste convaincu. Le plus pur des deux n'est pas celui qu'on pourrait croire.
Une scène mémorable : la relecture de Beethoven sous un éclairage révolutionnaire! Mao, Marx, Trotski, des noms qui s'envolent dans ce concert improvisé par la classe ouvrière.

Il y a aussi de très beaux plans, subtils, aux cadrages étonnants. Un visage coupé en deux, l'émotion d'une mère en contre jour, des larmes versées face à la mer. Tout ça fait aimer le cinéma italien.

My Reykjavik

Un petit billet pour tenter de lister ce que j'ai vu de beau à Reykjavik.

D'abord, j'ai eu la chance de trouver à la réception de notre hôtel ce petit guide très bien fait qui recense les lieux sympas de la capitale islandaise (boutiques, restos, cafés, clubs) : guide2reykjavik .

Comme nous n'avions qu'un seul après-midi pour arpenter la capitale, nous n'avons pas eu le temps de tout tester. Il y a vraiment un large choix de boutiques, cafés, restos pour une ville de 160000 habitants, la plupart concentrés dans et autour de la rue principale "Laugavegi".

Entre autre, un coup de coeur pour Kisan, le "Concept Store" tenu par un couple parisien de souche islandaise qui propose une sélection éclectique et personnelle : livres de photos, design, architecture / cds / lampes et meubles design / parfums / accessoires / vêtements (cf leur site). C'est très parisien dans l'esprit, mais Thórunn, la proprio, est charmante et très volubile sur son expatriation réussie et les joies de la vie à Reykjavik.

Plein de cafés/bar sympas : nous avons testé le Kaffitar (sorte de Starbucks islandais, leurs croissants & gateaux sont délicieux) et le Kaffibarinn (Damon Albarn serait un des proprios, ambiance de pub anglais, très bonne sélection musicale, magazines comme MOJO, DAZED... à disposition). Petit bémol pour le Café Paris (rien à voir avec celui d'Akureyri qui est charmant) : usine à touristes, déco moderne, "exploitateurs de femmes" décriés à Reykjavik!

On peut aussi très bien dîner dans ces bars : premier essai au Vegamot (énormes burgers et assiettes de sandwichs), et dernière soirée au Café Solon (un poisson du jour à tomber).

Nous avons aussi eu une impression très vivante de la ville grâce à deux coups de chance : notre première soirée tombait pendant un festival de rue très animé. Les rues étaient bondées, de la musique partout, et même un feu d'artifice grandiose sur le port. Notre dernière journée tombait pendant un festival de danse : moins de monde dans les rues, mais les spectacles avaient lieu dans de nombreux endroits. Malgré leur isolement, les islandais savent faire la fête et organiser leur vie culturelle.

Du coup on s'est promis d'y retourner un jour en hiver, pourquoi pas pour des fêtes de fin d'année. L'ambiance doit être magique avec les rues pleines de neige et la nuit omniprésente...

Un autre endroit magique à ne surtout pas rater : le vieux cimetière de Reykjavik. Amis photographes, prévoyez de nombreuses pellicules, j'ai bien crû que tout mon stoc allait y passer tellement l'endroit est photogénique! Les islandais plantent un arbre dans chaque tombe, c'est pourquoi l'endroit est tellement calme et romantique. Bientôt un aperçu quand j'aurais eu le courage de faire de beaux tirages noirs et blancs.

Song for Billie Holiday

What can purge my heart
Of the song
And the sadness?
What can purge my heart
But the song
Of the sadness?
What can purge my heart
Of the sadness
Of the song?

Do not speak of sorrow
With dust in her hair,
Or bits of dust in eyes
A chance wind blows there.
The sorrow that I speak of
Is dusted with despair.

Voice of muted trumpet,
Cold brass in warm air.
Bitter television blurred
By sound that shimmers –
Where
?

Langston Hughes in Selected Poems

Roy Lichtenstein @ Pinacothèque de Paris

Sous le soleil de la mi-septembre, petite excursion à la Pinacothèque de Paris à Madeleine.

Le lieu est tout neuf, installé dans un immeuble parisien, très agréable. L'exposition est au sous-sol. Elle montre bien le cheminement de l'artiste jusqu'au résultat final pour chaque tableau : esquisses, dessins, puis collages, avant de terminer par une série de sérigraphies. Un seul regret, une exposition bien trop courte! Effleurant seulement l'oeuvre de Lichtenstein, on ressort un peu frustré après une demi-heure de visite. Et en plus les dépliants explicatifs (gratuits dans la plupart des musées) sont payants!

Mine de rien, ça creuse tout ça quand même. On craque pour un macaron chez Fauchon, après avoir bavé devant leurs vitrines... il faut savoir rester raisonnable.

Pierre et Gilles

Après une balade en Vélib pour descendre dans le centre, RDV au Jeu de Paume pour allez voir l'expo Pierre et Gilles.

Je connaissais ces deux artistes très célèbres mais leur travail ne m'était pas spécialement familier. C'était donc l'occasion de découvrir leur univers et le musée du Jeu Paume (ben oui, c'est la honte, mais il y a une première fois à tout!).

Bon, alors, je n'accrocherais pas un de leurs tableaux dans mon salon, mais force est de constater qu'il y a de la recherche dans leur démarche.
Après la prise de vue, ils retravaillent la photo avec de la peinture. On a du mal à voir ce qu'il reste vraiment de l'original tellement les retouches sont finement intégrées. Les cadres aussi sont personnalisés et font entièrement partie de l'oeuvre finale.

Chaque "photo" n'existe qu'en un seul exemplaire, unique, ce qui change complètement la donne et lui confère un statut d'oeuvre non-reproductible... on a devant les yeux un tableau, une peinture, une oeuvre d'art au sens où on l'entendait encore jusqu'à la fin du XIXe siècle. En ce sens, malgré leurs "provocations" kitsch et leurs couleurs bollywood, il y a un côté traditionnel dans leur oeuvre, une certaine idée du portrait "à l'ancienne", des portraits léchés, très travaillés, et toujours un peu fous.

Après tout ça, une bonne balade dans Paris pour échouer au cinéma Quartier Latin pour voir Breakfast at Tiffany's, un de mes classiques avec Audrey Hepburn. J'adore ce film. L'atmosphère qui s'en dégage. Le New York des années 50/60, "Moon River", les robes de Givenchy, le chat roux sans nom, la fête sans queue ni tête dans son appartement, son appartement minimaliste et parfait, le jour où l'on fait ce qu'on n'a jamais fait, le visage d'Audrey Hepburn, la scène finale sous la pluie: le chat mouillé écrasé entre deux baisers...

Retour en Vélib' à travers Paris pour se réveiller de ce conte de fées new yorkais...

J'adore Paris, j'adore New York... et la fin de l'été dans la brise du soir.

real free

I am unknown
And I am free
I don't wish to change a thing
And I am free
I don't want to continue living in the past
Or to repeat any part of it
And I am creative
And free
The essence of creativity
Is freedom
The essence of freedom
Is letting go into the unknown
The essence of the unknown
Is insecurity
Most people
Spend all their time trying to feel secure
And in doing so
Go in the opposite direction of creativity
This is true of most artists as well
To truly be creative
You have to let go of everything
And surrender yerself
To the great unknown
Here is why
Many artists who achieve fame and fortune lose their powers of creation
Because at that point they wish to repeat the known
Over and over
And it is also expected of them
But creation is all about the unknown
The bottom of the ocean
The outer reaches of space
The place where yer divided in yer heart
And the place where yer mind ceases to exist
In this life you have to choose
Between security and freedom
And its a choice every bit as significant
As life or death

I want the unknown
I do not wish to repeat any moment I've lived before
To discover creation
To find the place where the mind is not
To not know the nature of anything including yourself
But to flow as water down a stream
For this and only this
Life is worth living

from Joseph Arthur's diary.

la rentrée de Sigur Ros

Une très bonne nouvelle relayée par Rita : Sigur Ros sort un nouvel album et un DVD début novembre !

Le DVD parait prometteur : il s'agit d'un documentaire suivant le groupe à travers l'Islande...
Une belle façon de me remémorer mes vacances... merci Sigur :)



A quand une tournée? :p

Le Corps Sublimé

Pour les amoureux de photographie, à noter cette semaine la sortie d'un ensemble de quatre documentaires avec comme fil conducteur la place du corps dans la réflexion de quatres artistes différents.
Découpés en deux soirées (les 4 films mis bout à bout durent 3 heures), les films sont projetés en séance unique au Reflet Médicis les dimanche et lundi soirs à 20h30.

Première partie hier soir donc avec Jan Saudek (photographe tchèque qui m'a fait grande impression, un peu fou, barré dans son monde) et Joel-Peter Witkin (encore plus fou à la limite, c'est vraiment dérangeant de le regarder travailler). Ces deux documentaires se font vraiment écho, et nous dévoilent le processus de création de la photographie d'ART de ces deux personnages. Une quête quasi mystique du "perfect shot", de la beauté chez les gens différents (en ce sens on pense un peu aux Freaks de Diane Arbus...). Le montage des films est vraiment bien fait, pas ennuyeux une seule seconde, et l'on est fasciné par ce parcours en forme de récit artistique.

La suite ce soir avec Francesca Woodman (my hero) et Florence Denou, illustre inconnue prête à "prêter" son corps pour poser nue devant l'objectif de ses photographes préférés si j'ai bien tout compris...

Séance de rattrapage la semaine prochaine, même heure, même endroit.

Antiques Holidays

Après soirée peinture hier soir, journée tirages aujourd'hui... ça promet :p

Entre autres, des photos retrouvées des vacances de l'année dernière... C'est toujours un peu après qu'on prend conscience que c'était vraiment bien. Les paysages s'animent, les couleurs reviennent en mémoire avec un goût différent...




space invaders rule!


Leurs petits yeux tous ronds
M'observent, all day long.
Peluches qui colonisent
Mon espace mental.

La naissance des pieuvres

Très très très contente d'avoir pu voir La Naissance des Pieuvres hier soir, en séance tardive au Cinéma des Cinéastes.

Je savais que c'était un premier film, mais j'ai été étonnée de voir que c'était aussi un travail de fin d'études d'une élève de la Fémis. C'est impressionnant. Céline Sciamma est vraiment une réalisatrice à suivre.

Alors évidemment j'ai beaucoup pensé à Virgin Suicides. Dans le parti pris de l'esthétisme, la mélancolie des personnages, l'utilisation d'une bande originale créée spécialement pour le film.
Il ne se passe pas grand chose, il n'y a que 3 ou 4 acteurs, peu de dialogues... mais tout est là, filmé subtilement. La piscine, l'eau qui coule sur le visage des jeunes filles, les corps un peu gauches, le bleu chloré du grand bassin, les figures de natation synchronisée, des bouts de papier attachés au grillage d'un ventilo.
On reconnait des émotions éprouvées un jour, des obsessions d'adolescente.

Le casting y est pour beaucoup : les trois héroines sont parfaites. Est-on réellement allé les chercher dans la banlieue de Cergy-Pontoise? Elles semblent évoluer tout naturellement dans le décor de la ville déserte.
Que peut-il se passer dans la tête de ces rêveuses, toutes différentes, toutes pleines de grâce à leur manière. Le film ne répond à aucune question, on hésite, on ne sait pas vraiment. On reste dans le flou, sentiment adolescent par excellence.
On sort de la salle troublé, et vraiment bluffé par ce premier essai.

Last ones

B & W London


Photos spontanées enfouies dans mes archives depuis trop longtemps. De belles choses à tirer sur papier ! :)

En accompagnement musical, un morceau de Bat for Lashes, ma lubie du moment, à tester sur scène bientôt à... Londres justement!

4 mois, 3 semaines, 2 jours

Un film que je rechignais à aller voir malgré une envie réelle. Trop lu et entendu partout que c'était vraiment dur.

C'est dur oui. Tellement parfois que ça vous serre le coeur comme un étau. Tellement que vous hésitez à sortir, vous cherchez un échappatoire.
Mais c'est tellement beau aussi, tellement réel. Anamaria Marinca est plus vraie que nature, électrique, tendue.
Tout est gris dans ce film, la ville, la fac, la chambre. Et pourtant, tout prend une dimension extraordinaire, tragique. Les scènes restent gravées dans notre mémoire : le huit clos de la chambre d'hotel, le dîner d'anniversaire et le visage silencieux de l'héroine, la course inquiétante et nerveuse dans la nuit...

A voir absolument.

Vertical Iceland

La fille coupée en deux


Vu avant mon départ en vacances, La Fille coupée en deux est un bon Chabrol. Evidemment pour les novices, mieux vaut ne pas s'attendre à gaieté et légèreté.
Agréablement surprise par Ludivine Sagnier, qui m'insupportait jadis. Elle "mûrit" bien, comme le bon vin.

Assez amusée par la comparaison facile avec le duo Scarlett / Woody lue ça et là dans les magazines... Ces messieurs semblent stimulés par la jeunesse platine.

Iceland back

Je n'arrive pas à choisir entre mes photos... il va y avoir de l'Islande ici pendant un moment, le temps de me remettre au rythme parisien, apologies!

Bientôt un petit post sur ce qu'il y a de beau à voir / faire à Reykjavik aussi.

de retour...

... avec une tonne de photos.

Nature fragile, nuages graciles.
Rien, rien d'autre que le vent, l'horizon à 360°.
La mousse qui colonise les coulées de lave. La terre vivante, effervescente.
La route, encore et encore, under the rainbow.
La mer d'un bleu infini. Le chant des baleines et Sigur Ros dans l'autoradio.
L'angoise de ne plus revenir. L'angoisse du "où irons-nous maintenant?"

La suite bientôt...